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Theresa May mise sur le mois de juin

Theresa May veut passer des vacances tranquilles. C’est clair? La Première ministre britannique va tenter de déposer un projet de loi sur l’accord du Brexit avant la pause estivale à la Chambre des communes. Ce sera pour le début du mois de juin. Parler d’épilogue dans ce dossier qui empoisonne le continent depuis trois ans serait un peu prématuré vu le climat délétère qui secoue actuellement le monde politique britannique. Des tensions ravivées par les… élections européennes. Oui, c’est un comble.

Très décriée dans son propre camp, Theresa May a promis de laisser son siège lorsque l’accord sur le Brexit sera approuvé. Mais certains aimeraient la voir partir avant… et l’envoyer en vacances le plus rapidement possible. En effet, la maison des conservateurs brûle. Le Parti du Brexit caracole en tête des sondages pour les élections européennes. Plus douloureux encore, si des élections législatives anticipées avaient lieu aujourd’hui, les Tories seraient relégués à la troisième position d’après des sondages. Les conservateurs seraient dépassés par le Parti du Brexit du tonitruant Nigel Farage, tandis que les socialistes du Labour serait la formation politique numéro un à la Chambre. Cette possibilité a refroidi quelques conservateurs jusqu’au-boutistes qui voulaient voter une motion de censure contre leur propre gouvernement. Ce serait comme se tirer une balle dans le pied… ou ailleurs.

Le long chemin de croix des politiciens britanniques (et des électeurs, diront certains) continue donc et devrait se poursuivre au-delà de début juin, sauf miracle. La date butoir pour le Brexit avec ou sans accord a été fixée au 31 octobre et il y a malheureusement un risque que Theresa May reste en Grande-Bretagne tout l’été pour tenter de convaincre des députés également punis de vacances. Le rendez-vous de début juin risque de n’être en fait que le premier épisode du feuilleton de l’été chez nos amis britanniques. Problème : la plupart d’entre eux n’y verront qu’une rediffusion. Mêmes personnages, même histoire et pas de happy end.

Laurent Duraisin