Quel est encore le soutien de la population luxembourgeoise pour la monarchie? Il est difficile de répondre à cette question, faute de sondages récents. Le plébiscite de 1919 remonte à plus de 100 ans. Après le règne chahuté de la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde, accusée notamment d’être pro-allemande durant la Première Guerre mondiale, les citoyens avaient été invités à se prononcer lors d’un référendum sur le maintien de la monarchie, dans un contexte de velléités révolutionnaires. Le résultat : près de 80 % ont voté en faveur du maintien de la Grande-Duchesse Charlotte à la tête du pays. Fallait-il répéter l’exercice lors du référendum constitutionnel de 2015? Une majorité de députés a jugé que cette question n’y avait pas sa place. «La réponse, peu importe laquelle, aurait suscité plus de questions que de réponses», estimait lundi dans nos colonnes Alex Bodry, une des chevilles ouvrières de la révision de la Constitution de 2023. Selon lui, le référendum de 1919 garde toute son importance. «Il existe très peu de monarchies qui ont été confirmées par voie de référendum», avance le conseiller d’État.
Les voix pour transformer le Grand-Duché en république sont, en effet, peu audibles autour du changement de règne. Déi Lénk est le seul parti à militer ouvertement pour un changement de la forme de l’État. Hier, les Jeunes Socialistes ont fustigé le fait que le contribuable doive payer la «fiesta» de la famille grand-ducale. Dans le même temps, la Constitution en vigueur depuis deux ans a permis de «moderniser» le rôle et les attributions du Grand-Duc. Faut-il dès lors conclure que la monarchie est toujours soutenue par une (large) majorité de la population?
Les festivités pour l’avènement au trône du Grand-Duc Guillaume constitueront un test de popularité, certes un peu banal. Demain, la foule sera-t-elle présente en nombre autour du Palais et du Knuedler? Combien seront-ils à braver la pluie qui s’annonce pour participer, samedi, à la tournée dans le pays du nouveau couple grand-ducal, avec en apothéose un spectacle sans véritable précédent dans la capitale? Un Glacis peu rempli serait regrettable, mais pas encore dommageable pour le futur chef de l’État. C’est son action qui forgera sa popularité et donc sa légitimité auprès du peuple.