Accueil | Editoriaux | Tempête d’automne

Tempête d’automne

Le ton semble se durcir au fil des rencontres entre les syndicats et les membres du gouvernement. La liste des raisons de se fâcher paraît s’allonger alors que le gros dossier des retraites n’est même pas encore sérieusement sur la table. Cela augure-t-il d’un dialogue social en danger avant même qu’il n’ait réellement commencé?

Le gouvernement avance à pas feutrés sur ce sujet si sensible de la réforme des pensions. Il vient juste d’ouvrir un appel à propositions sur cette thématique qui sera clos au printemps. Tout le monde peut prendre la parole pour tenter de faire perdurer le système sans casse pour les salariés et les futurs retraités. Est-ce que ce sera «cause toujours», vu les échanges au vitriol entre syndicats et certains membres du gouvernement? Pas sûr que le dialogue constructif attendu entre les différents partenaires soit au rendez-vous alors que le moment est important : le système risque d’atteindre ses limites financières vers 2040. Le temps presse et il faut que le gouvernement change de méthode : la victoire aux élections de 2023 n’est pas un blanc-seing, loin de là. Il y a des partenaires sociaux qui comptent et il est difficile de créer de la confiance quand les provocations se multiplient.

Conventions collectives, travail dominical, congés collectifs, quel est le prochain thème qui risque de faire des étincelles entre syndicats et membres du gouvernement? Le pouvoir d’achat en est un. L’inflation que nous avons connue depuis la fin de la période du covid et le début de la guerre en Ukraine semble se calmer. Évidemment, les prix n’iront pas à rebours pour retrouver leur niveau de 2019. Mais leur course folle est enrayée. Un obstacle se trouve néanmoins sur le chemin du pays : les prix de l’énergie. Les hausses de prix vont faire mal l’année prochaine entre la fin du bouclier fiscal et le prix «réseau» adapté à la consommation. Et l’index n’y changera rien. Le sujet va faire des vagues et gare si le gouvernement, qui paraît avancer un peu trop vite tête baissée, se loupe. Les syndicats, revanchards, l’attendent déjà au tournant. Quelques mois à peine après son arrivée au pouvoir.