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Télétravail : un calcul compliqué

Le gouvernement a décidé de relâcher la pression lundi en lançant une nouvelle phase dans le déconfinement. Le pays reprend peu à peu le visage qu’on lui connaissait avant la crise sanitaire. Mais que le chemin s’annonce long vers la normalité.

De nouveaux chantiers s’ouvrent ce jeudi pour le gouvernement. Parmi ces défis qui attendent l’équipe de Xavier Bettel figure le télétravail des frontaliers. La crise a fait voler en éclats les certitudes et les carcans législatifs dans notre Grande Région concernant ce mode de fonctionnement des entreprises. Mais, la crise semble s’achever chez nous comme chez nos voisins. Jeudi soir, lors de sa conférence de presse, Xavier Bettel a annoncé que des discussions devraient être entamées avec les pays voisins concernant cette solution qui a été utilisée pour permettre à bon nombre de sociétés de continuer à fonctionner… sans s’inquiéter de la fiscalité. En effet, pour résumer, passé un certain nombre de jours par an, le travailleur frontalier doit s’acquitter de ses impôts dans le pays où il télétravaille, donc généralement son pays de résidence ! Ce fameux quota de journées télétravaillées avait été très rapidement aboli par les pays voisins du Grand-Duché lorsque la pandémie a fait vaciller nos vies et nos économies. Un effort lié au confinement qui a permis de préserver l’emploi. Mais, va-t-il se poursuivre ? Cela devrait être le cas pour le moment : le gouvernement français a demandé à ce que le télétravail soit encore utilisé prioritairement tout cet été pour ceux qui le peuvent. On imagine mal les frontaliers lorrains (les plus nombreux au Grand-Duché) exclus de cette recommandation de santé publique. Pour les frontaliers allemands et belges, l’abolition du nombre de jours limite de télétravail a été décidée jusqu’à nouvel ordre et sa durée pourrait se caler sur le rythme français pour éviter toute inégalité. Le vieux modèle de télétravail va-t-il revenir à la rentrée ? Cela semble être le cas à moins que les discussions entre pays de la Grande Région avancent (très) vite… ou que le coronavirus fasse son retour.

Laurent Duraisin