Pas un jour sans nouvelle aberration en provenance de la Maison-Blanche. Vendredi, Donald Trump a ordonné à l’armée d’utiliser la force militaire contre les cartels de drogue sud-américains. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s’est empressée de souligner qu’il n’y aurait «pas d’invasion du Mexique» par des militaires américains. Cette seule réaction démontre que le président républicain est capable de tout.
En mai, il avait jugé «hautement improbable» que les États-Unis recourent à la force militaire pour annexer le Canada. «Hautement improbable» oui, mais l’option se trouvait visiblement sur la table. Scénario militaire semblable pour la conquête du Groenland, qui fait partie du Danemark, un pays allié, membre de l’OTAN.
Passons à la folie des surtaxes douanières. Les pourcentages ont été décidés de manière complètement aléatoire. Mais la stratégie s’est avérée payante. L’UE n’a pas été la seule à s’agenouiller devant Donald Trump pour éviter le pire. Le président américain qualifie de «cadeau» les 600 milliards de dollars que la Commission européenne a promis d’investir aux États-Unis en contrepartie du deal limitant le droit de douane américain à 15 % au lieu de 30 %. «Je peux en faire ce que je veux», a-t-il clamé ces derniers jours, ignorant que ce sont les États membres et les entreprises qui vont, en fin de compte, décider des domaines dans lesquels ils comptent investir.
Le chantage exercé par Donald Trump fonctionne aussi à merveille sur ses propres terres. Scène surréaliste, mercredi, à la Maison-Blanche où Tim Cook, le puissant patron d’Apple, a offert au président une pièce «unique» en or, en plus de la promesse d’un investissement de 100 milliards de dollars aux États-Unis. Le but est clair : amadouer le «dealmaker-in-chief» afin d’éviter des représailles.
Les prochains à venir charmer le président ne devraient pas se faire attendre, au vu des intimidations persistantes. Le seul à être épargné est Vladimir Poutine. L’ultimatum fixé à vendredi pour accepter un cessez-le-feu en Ukraine est encore une fois resté sans conséquence. Le président russe ne se laisse nullement impressionner par celui qui se comporte tel un parrain mafieux américain. Un mauvais signe pour l’Ukraine et l’Europe.