Plus de cinq ans après l’incendie qui a ravagé la cathédrale le 15 avril 2019, la réouverture de Notre-Dame de Paris doit être officialisée, samedi, par un discours présidentiel sur son parvis, avant les coups de crosse épiscopale qui consacreront l’ouverture de ses portes. Et un invité est déjà remarqué : l’ex-futur président américain, Donald Trump.
Une réjouissance qui tombe à point nommé, tant la politique française connaît de remous cette semaine. Tentative de 49.3, motion de censure, demandes de démission en tout genre… Les députés s’étripent, la France ne sait pas encore pour combien de temps elle disposera d’un Premier ministre, mais elle va enfin retrouver sa belle cathédrale.
En un temps record, qui plus est : il aura fallu seulement cinq années (et demie!) aux 2 000 artisans (couvreurs, tailleurs de pierre, charpentiers…) pour redorer le blason de ce monument parisien. Un défi imposé par Emmanuel Macron lui-même, au lendemain de l’incendie dramatique. En mauvaise posture politique, le chef de l’État mise donc sur ce rendez-vous qu’il a érigé au rang des «fiertés françaises», comme les JO de Paris, prédisant un «choc d’espérance».
Voilà donc une promesse qu’il aura tenue durant son quinquennat. L’Éducation nationale manque de professeurs, l’hôpital public, de soignants et de lits, les Français, d’un vrai gouvernement, mais Notre-Dame renaît de ses cendres, tel le phénix.
Allez, ne soyons pas aigris, voyons le verre à moitié plein, plutôt que vide. Réjouissons-nous qu’un tel monument puisse à nouveau ouvrir ses portes et accueillir des milliers de visiteurs et de fidèles.
Qu’il retrouve enfin son éclat d’antan et ses couleurs : les murs sont à nouveau d’une blondeur éclatante, les vitraux rayonnent de couleurs chatoyantes, aux côtés d’un nouveau mobilier liturgique en bronze massif… Pas de doute, la vraie star samedi, ce sera bien Notre-Dame. Et toutes ces petites mains qui ont permis ce miracle! Pas Emmanuel Macron. Il serait judicieux qu’il s’en souvienne.