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Taxer pour bien agir

L’urgence climatique nous met dans l’embarras. Le gouvernement veut agir en incitant la population à changer ses comportements, notamment en ce qui concerne la consommation d’énergies fossiles comme l’essence et le diesel. La nature humaine n’apprécie pas les changements brutaux. Alors il faut la bousculer un peu. Frapper au portefeuille, en ajoutant de nouvelles taxes, est souvent la solution la plus simple. Mais également la plus contestable. Pourtant, il faut agir.

Pour rester sur l’exemple des carburants, le gouvernement a décidé d’augmenter les accises sur les prix des carburants, tout en subventionnant l’achat d’un véhicule électrique. Concrètement, d’ici vingt mois, un particulier devra débourser 19,52 cents de plus par litre pour faire le plein. Il aura donc moins de pouvoir d’achat et se déplacer en voiture pour aller travailler coûtera plus cher. Admettons que devant l’urgence climatique la population accepte et comprenne cette augmentation et cette perte de pouvoir d’achat.

Toute la question réside dans le fait de savoir à quoi vont servir ces nouvelles taxes. Il est facilement compréhensible de faire payer le fait de polluer pour justement donner la capacité financière à un pays de lutter contre la pollution. C’est là que le problème se pose. Nous n’avons pas de visibilité sur ce que fait le gouvernement pour lutter contre le changement climatique. À quoi vont servir, dans le détail, les recettes des taxes climatiques ? Si nous ne savons pas à quoi sert l’argent des taxes supplémentaires, nous ne pouvons pas les comprendre.

Certains diront qu’avec cet argent l’État aide la population à acheter une voiture électrique pour moins polluer. Mais je doute qu’une personne ayant les moyens d’acheter une Tesla à 40 000 euros ait vraiment besoin d’une prime de 5 000 euros. Si l’État veut taxer la pollution, il doit imaginer des aides concrètes qui serviront à l’ensemble de la population et pas juste aux personnes ayant les moyens de s’acheter de l’écologique.

Jeremy Zabatta