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Tampons : l’État doit bouger

Alors que le Planning familial s’est encore récemment offusqué du fait que les protections hygiéniques féminines (tampons, serviettes et coupes menstruelles) soient soumises à un taux de TVA de 17%, alors même que les produits dits «de première nécessité» bénéficient du taux super réduit de 3%, le gouvernement ne semble pas bouger d’un iota. En effet, ce que le Planning familial dénonce comme étant «une injustice flagrante», ne paraît pas constituer une priorité du gouvernement sortant, qui a, actuellement, d’autres chats à fouetter. Cette inaction est tout simplement scandaleuse et ce, à plusieurs titres.

Primo parce que ce gouvernement crie sur tous les toits et ce, depuis cinq ans, par la voix de sa ministre de la Santé et de l’Égalité des chances, que cette même égalité des chances (et donc des sexes) est à rééquilibrer, dans un souci d’équité et de justice, notamment concernant les niveaux de salaires et la présence de personnes de sexe féminin à des postes à haute responsabilité.

Cela étant, Madame la ministre semble rester insensible à cette question, ce qui apparaît comme particulièrement surprenant, vu le combat qu’elle mène avec brio (il faut indéniablement le reconnaître), depuis cinq longues années maintenant. Car un simple coup de fil à ses collègues ministre des Finances et Premier ministre pourrait certainement faire avancer les choses, si ce n’est les régler définitivement.

Secundo, cette question de taxation s’avère d’autant plus scandaleuse, si l’on se réfère à la liste des taux de TVA nationaux applicables, établie par l’administration de l’Enregistrement et des Domaines. En effet, parmi les produits jugés «de première nécessité», et bénéficiant, donc, du taux super réduit de 3%, figurent, entre autres, «les produits pharmaceutiques tels que les spécialités pharmaceutiques, les médicaments préfabriqués et médicaments à usage humain, les médicaments vétérinaires (…)», ainsi que «les produits utilisés à des fins de contraception».

Face à cette liste, non exhaustive, une question évidente se pose : pourquoi donc taxer les produits précités à 3%, mais les tampons hygiéniques à 17% ? Le gouvernement a-t-il seulement pris acte de cette énorme aberration ?

Claude Damiani