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Sur une poudrière

Il y a du K.-O. dans l’air. Le premier tour des législatives françaises a placé dimanche soir largement en tête le parti d’extrême droite du Rassemblement national. Mais tout n’est pas perdu. Dimanche, les Français retourneront aux urnes pour départager les finalistes dans leur circonscription. Le Nouveau Front populaire et le parti d’Emmanuel Macron vont devoir choisir et s’entendre, circonscription par circonscription, sur le candidat à appuyer pour ne pas disperser les voix et voir à nouveau grandir l’ombre brune qui dévore peu à peu la France.

Cette semaine s’annonce cruciale et la campagne va être relancée pour tenter d’éviter que le Rassemblement national n’obtienne la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Cette majorité signifierait que le parti aurait les commandes et la route totalement dégagée pour façonner le pays à son image. On imagine déjà le tableau. Les tensions, déjà exacerbées, risquent de s’enflammer dans le pays. Et ne parlons pas des conséquences en Europe.

La France reste, par exemple, un pivot dans l’aide militaire en Ukraine. Les attirances pro-russes des sbires de Jordan Bardella sont bien connues. Il y a un risque évident que le Kremlin puisse tirer quelques ficelles grâce à ses collaborateurs du Rassemblement national dorénavant bien implantés. Des ficelles qui pourront s’étendre dans quelques ministères. Il y a quelques secrets d’État qui risquent d’arriver assez rapidement à Moscou contre quelques petites valises de billets… Cela va changer considérablement la perception qu’auront les alliés historiques de la France, de sa fiabilité et de son honnêteté.

Et que dire des pays européens qui vont devoir cohabiter avec les décisions du Rassemblement national. Les réactions risquent d’être virulentes, notamment au niveau de l’équilibre budgétaire. D’autres pays en Europe ont aussi un gouvernement d’extrême droite… mais ces derniers travaillent en coalition avec d’autres partis plus traditionnels. Le risque de dérapage est moins grand. La France, elle, risque tout simplement de tomber dans un précipice et d’y rester quelques années.

Un commentaire

  1. Bernard MICHIELS

    Quand la fourchette électorale vous met le couteau sur la gorge, il n’y a pas de quoi ramasser des voix à la cuillère ! [Armand BACHELIER, correspondant permanent à Paris pour l’INR]