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Sur des charbons ardents

Le temps de quelques jours, d’une soirée, le monde va souffler un peu après une année 2024 chaotique. L’actualité internationale a été rythmée par les guerres et les tensions qui se sont multipliées entre les grands blocs. L’heure n’est plus à la discussion, semble-t-il, le temps de l’affrontement est venu. L’année qui arrive ne devrait pas connaître un regain de pacifisme sur la planète, loin de là. Notre monde est devenu dangereux et les États, désormais, font parler la poudre plutôt que leurs diplomates. Impossible de mettre un frein à cette nouvelle façon d’avancer en tentant d’écraser l’autre. Même s’il est son plus proche partenaire.

À la fin du mois de janvier, l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche ne changera pas la donne. Il l’a déjà annoncé : il va se mettre au diapason de cette nouvelle façon de voir le monde et les relations internationales. Les bras de fer vont se multiplier sur les droits de douane, les accords de défense avec l’Europe notamment, les prétentions territoriales chinoises en Asie. Au-delà de la mise en place de ces logiques d’affrontement, qui laissent augurer le pire, l’isolationnisme s’installe aussi peu à peu dans les esprits. C’est le retour du chacun pour soi. Tous les autres pays en difficulté n’ont qu’à gérer leurs problèmes de développement, de crise alimentaire, de crise sanitaire… Les frontières sont très pratiques si l’on imagine qu’elles nous protègent, alors que ce sont souvent des traits tirés sur une carte ou des murs de barbelés qui n’effraient pas ceux qui n’ont plus rien à perdre, qui ne stoppent pas les crises. Même les rapprochements gagnés après des décennies de travail acharné semblent devoir être menacés. Prenez l’Union européenne, qui voit apparaître même en son sein des saboteurs d’unité qui aiment frayer avec les autocrates. La méfiance s’installe aussi chez nous et elle commence à diviser.

Pour 2025, nous pouvons souhaiter une prise de conscience rappelant que nous faisons partie d’un seul monde complexe, ultraconnecté et interdépendant. Nous partageons, tous, toutes les conséquences des soubresauts de l’histoire. Un destin commun qu’il est temps de remettre au cœur du débat mondial.