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Stupeur et tremblements

Le capharnaüm se poursuit en France. La campagne des législatives prévues le 30 juin et le 7 juillet a officiellement débuté lundi, mais elle a été lancée bien sûr dès l’annonce par le président Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est maintenant un sprint et une course aux promesses qui sont lancés.

Dans un peu moins de deux semaines, les Français mettront leur bulletin dans l’urne et choisiront. Pour l’instant, selon les fameux sondages, le Rassemblement national est à 32 %, le Nouveau Front populaire à 28 % et le parti présidentiel à 18 %. Oui, on peut dire que le pays est particulièrement clivé. Pas sûr qu’au soir du 7 juillet, nous retrouverons les voisins du Luxembourg apaisés et prêts à retrouver un peu de raison après des jours de débats tonitruants et de petites trahisons.

Même si Emmanuel Macron restera président de la République, quel que soit le résultat, une période troublée risque de s’ouvrir pour l’Union européenne. Quand un de ses pays fondateurs, avec un poids démographique et économique important, commence à devenir fébrile, c’est l’ensemble du continent qui a des frissons.

D’autant plus que l’Union européenne en prend aussi pour son grade dans cette campagne française où certains souhaitent se libérer des contraintes budgétaires imposées par Bruxelles pour faire tenir cet ensemble de pays si différents, mais avec un même destin. Nous sommes tous liés économiquement et nous avons tous une monnaie commune. Les dérapages des uns peuvent faire aller dans le décor les autres. Et lorsque l’on regarde de près certains programmes, nous avons tous le droit d’avoir des sueurs froides.

Nous avons vécu le covid, l’inflation postpandémique renforcée par l’invasion russe de l’Ukraine, et voici maintenant qu’un autre problème politico-économique risque de nous tomber sur le coin du visage. Et il sera français s’il vous plaît. Il va falloir garder son calme cet été et espérer que certaines idées couchées sur les tracts électoraux resteront lettre morte. Sinon, les débats s’annoncent houleux entre partenaires européens qui avaient pourtant trouvé une certaine unité après l’agression russe. Prudence aussi : en France, certains partis n’attendent qu’une dispute pour expliquer à leurs concitoyens qu’il faut sortir de l’Europe.

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