Dans pile deux semaines aura lieu l’élection présidentielle aux États-Unis. Le duel entre Kamala Harris et Donald Trump est plus que jamais indécis. Tous les yeux sont rivés sur les sept États cruciaux (swing states), où devrait se jouer ce scrutin : Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Caroline du Nord, Arizona, Nevada et Géorgie. Les derniers pointages publiés hier par le New York Times et le Washington Post donnent les deux candidats au coude-à-coude.
En cette fin de campagne, Donald Trump est en roue libre. Plus aucune retenue, plus aucun tabou. «Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. (…) Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée. Dégage d’ici», a-t-il lancé à ses partisans samedi en Pennsylvanie. Auparavant, il a qualifié la vice-présidente sortante de «tarée», «glandeuse» ou encore de «véritable pourriture». Il a même relayé une vidéo suggérant que la démocrate avait passé une partie de sa vie à genoux, à pratiquer des fellations pour faire carrière.
Donald Trump a aussi affirmé que «la garde nationale», voire des «militaires», devrait être mobilisée pour combattre contre «l’ennemi de l’intérieur» aux États-Unis, «des personnes folles, des tarés d’extrême gauche». Une autre affirmation signée par l’ex-président : l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 était un «jour d’amour».
Vu d’ici, il est toujours aussi invraisemblable qu’une majorité des électeurs américains puisse redonner les clés du pouvoir à un tel personnage. On ne peut que donner raison à Kamala Harris qui répète sans cesse qu’un «second mandat de Trump serait un énorme risque pour l’Amérique, ce serait très dangereux». Elle a aussi mis en doute l’acuité mentale du septuagénaire, après qu’il eut écourté une séance de questions-réponses avec des électeurs, préférant à la place diffuser ses chansons favorites. Kamala Harris a aussi décidé de hausser le ton. Mais la stratégie consistant à se montrer à son tour plus virulente pourra-t-elle s’avérer payante?
Dans l’entourage de Donald Trump, certains s’inquiètent que sa vulgarité lui fasse perdre les électeurs les plus modérés du Parti républicain, alors que chaque voix comptera pour la présidentielle. Pas sûr pour autant que la sagesse l’emportera le 5 novembre.