Stop ou encore ?

Les Britanniques ont toujours été des fauteurs de trouble au sein de l’Union européenne. D’aucuns diront qu’ils sont justement là pour contrebalancer l’influence du couple franco-allemand, le membre de la famille qui est un peu pénible mais qui donne une autre vision des choses. Les Écossais avaient néanmoins vu venir le Brexit et en avaient fait un argumentaire de campagne pour sortir du Royaume. Ces derniers, foncièrement pro-européens, ont bien compris que leurs produits comme le whisky ne seraient pas aussi populaires sans l’Union européenne.

David Cameron a pris un pari risqué. Il a fait d’un référendum sur le Brexit un argument de campagne pour se faire réélire. C’est chose faite, et même s’il revient de Bruxelles avec des accords favorables aux Britanniques, il n’est pas sûr que les sujets de Sa Majesté se contentent de cela. Les populistes s’y donnent à cœur joie pour caresser les Britanniques dans le sens du poil et leur faire croire que l’île s’en sortira bien mieux sans le boulet de continent aux pattes. Il faut dire que le Royaume est quatrième contributeur, mais profite aussi largement du marché unique. La City et tout le secteur économique ne s’y trompent pas, le Brexit serait une catastrophe pour le pays.

Est-ce que Cameron ne tenterait donc pas le coup de poker? De revenir triomphant de Bruxelles pour que finalement les Britanniques soient raisonnables et votent pour continuer dans l’aventure européenne? C’est finalement le Royaume-Uni qui a le plus à perdre dans cette histoire. Pour l’Europe, cela serait un coup dur et surtout une première qui ne donnerait pas un bon signal, mais ce serait pour l’île très certainement une catastrophe économique. Les Britanniques passent pour un enfant gâté qui exige un traitement de faveur pour rester dans le groupe. Est-ce que ce tapage sera suffisant pour obtenir ces dispositions et apaiser la relation ambiguë qu’entretiennent les Britanniques avec l’Union européenne? Rien n’est moins sûr.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)