Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Cette année encore, les autoroutes européennes à destination du sud du continent ont drainé leur flot de plus en plus conséquent de véhicules électriques. La révolution de la mobilité sans pétrole est en marche et on ne pourra plus l’arrêter. Une bonne nouvelle concernant les émissions de gaz polluants, mais la rançon de la gloire est parfois compliquée à payer. Pour tous ceux qui ont décidé de conduire une voiture électrique, le rituel à la station-service a changé. Fini les pompes et le remplissage de réservoir en quelques minutes. Il faut prendre son mal en patience et attendre que les batteries se rechargent. Rien de bien insurmontable, il s’agit de bien organiser son voyage et surtout accepter de prendre son temps sur les aires de repos. Mais c’est parfois bien plus compliqué que cela.
Lors du grand chassé-croisé du 15 août sur les voies rapides françaises, de curieux messages ont commencé à fleurir sur les panneaux de signalisation lumineux ou sur Radio Trafic. Tous annonçaient une bien mauvaise nouvelle pour ceux qui s’étaient passés des hydrocarbures pour filer sur la route des vacances : les aires de repos étaient saturées et les bornes de recharge prises d’assaut! Angoisse. Les messages demandaient à tous les automobilistes concernés de bien regarder les réserves de leur batterie et de s’arrêter avant qu’elles ne tombent en dessous de 20 %. Ils devaient ensuite prendre leur mal en patience dans les bouchons devant les «prises» mises à leur disposition. Autre conseil : il ne fallait pas non plus charger au-delà des 80 %, car «entre 80 et 100 % les batteries se rechargent plus lentement», selon les annonces diffusées à la radio. Et l’attente supplémentaire allait provoquer encore plus de chaos. Des appels à la courtoisie étaient aussi lancés en demandant aux automobilistes de ne pas piquer les places dans les files. Ambiance.
L’autoroute des vacances a bien changé. Maintenant, ce sont les aires de repos qui doivent faire de même si on ne veut pas voir les jours de forte affluence, l’été, des files de voitures électriques en panne le long de la bande d’arrêt d’urgence. Gare au crash si la vitesse supérieure n’est pas mise pour installer plus de bornes.