La Cour annonce qu’elle contribuera de manière constructive à la mise en œuvre des améliorations proposées dans le rapport Waringo. C’est une bonne nouvelle qui tranche néanmoins avec le sentiment exposé par l’auteur dans son rapport. Celui qui voulait modestement contribuer au projet de réforme du fonctionnement de la Cour grand-ducale s’est vite senti comme un «élément perturbateur», de son propre aveu.
En effet, un cabinet d’avocats mandaté par l’administration des Biens du Grand-Duc a fait irruption, le bloquant dans sa mission et ce n’est pas ainsi qu’il envisageait sa collaboration avec les responsables de la Cour.
Le Grand-Duc soulignait dans son message de lundi dernier qu’il avait accepté la mission de Jeannot Waringo dans un esprit de transparence, d’ouverture et de modernité. En se servant d’un cabinet d’avocats comme bouclier ? Quel message envoie la Cour au Premier ministre ? Les deux institutions sont-elles encore conciliables ?
Xavier Bettel a envoyé Jeannot Waringo au charbon et il est revenu avec un rapport qui confirme la mainmise de Maria Teresa sur la politique de recrutement de la Cour et sa présence incongrue dans l’organigramme pour diriger la Maison du Grand-Duc. Le Premier ministre n’avait pas besoin d’attendre les conclusions de son représentant pour réagir, car elles ne font que confirmer ce qui était de notoriété publique depuis longtemps. Mais son absence de réaction témoigne de son malaise. Il a refilé la patate chaude à l’opinion publique et attend les retours. Mercredi prochain, il ira devant les députés en commission pour leur dire quoi en somme ? Qu’il faut réformer à tout-va et que tout ira bien ?
Non, il y a une crise profonde entre les souverains et le gouvernement. Et ce n’est pas par cabinets d’avocats interposés qu’elle se résoudra. On attend donc du Premier ministre qu’il annonce la voie pour sortir de cette crise. Et sauvegarder la monarchie chère aux électeurs.
Geneviève Montaigu