Le simple fait de savoir que ma vie est accrochée à ce petit médicament me pèse.» Samedi, dans nos colonnes, à l’occasion de la journée mondiale de Lutte contre le sida, Patrick Wengler, séropositif depuis 2008, se confiait sur son quotidien avec la maladie. Vivre en étant séropositif ou avec le sida est loin d’être un long fleuve tranquille. Et on meurt encore de cette maladie aujourd’hui, comme le rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2017, 940 000 personnes sont décédées dans le monde d’une cause liée au VIH. Au total, le sida a fait plus de 35 millions de morts à ce jour. Au Luxembourg, l’incidence du VIH a continué à augmenter chaque année, mais en 2018, les données au
1er décembre montrent une diminution (80, au lieu de 101 en 2017) du nombre total de patients enregistrés dans la cohorte du Service national des maladies infectieuses (SNMI), et surtout une diminution du nombre des nouvelles infections (35, au lieu de 60 en 2017). Cependant, l’année 2018 n’est pas encore finie, a prévenu le ministère de la Santé. Ce dernier a également rappelé qu’«au Grand-Duché plus de 1 000 personnes vivent actuellement avec le VIH», et qu’«on estime que 20 % de ces personnes ne savent pas qu’elles sont infectées, faute d’avoir fait le test de dépistage. Or, la seule condition pour avoir accès aux traitements est de savoir si on a été infecté, et pour cela, un seul geste s’impose : faire le test de dépistage!»
Oui, le dépistage s’impose à chaque moment où l’incertitude demeure. Mais il est aussi nécessaire de rappeler que le sida est toujours là, que même si un traitement existe et que l’on peut vivre avec la maladie, la recherche n’a pas encore trouvé de moyen d’éradiquer le virus et on n’en guérit pas. Il est donc primordial de continuer d’en parler tous ensemble, les parents avec leurs enfants, entre amis ainsi qu’à l’école ou encore au boulot. Il est également utile de rappeler sans cesse que le seul moyen de prévention au sida est le préservatif : «Sortez couverts, merde alors!»
Guillaume Chassaing