Accueil | Editoriaux | Société sous pression

Société sous pression

Admettons-le. Les restrictions sanitaires, validées ce jeudi par la Chambre, vont très loin. À partir de ce matin, il faudra soit être vacciné ou rétabli pour pouvoir s’attabler dans un café ou un restaurant, visiter un marché de Noël ou aller au cinéma. S’y ajoute, à partir du 15 janvier, l’obligation de montrer patte blanche pour accéder à son lieu de travail. Au moins, les salariés non vaccinés ou guéris du covid pourront continuer à présenter un test négatif. Sauf autre accord avec le patron, ils devront toutefois payer de leur propre poche ce dépistage au prix de 20 euros par jour. Avec, à la clé, un risque que certains ne puissent plus nourrir leurs familles?

Cet argument est un brin exagéré, au vu de l’interdiction de licenciement, mais la question mérite d’être posée. Il en va de même pour le maintien d’une offre de dépistages gratuits. Dans cette équation ne doivent cependant pas être oubliées les quelque 438 500 personnes pleinement vaccinées qui présentent un risque deux à trois fois moins important de contracter le virus ou d’être hospitalisées. Ces chiffres sont incontestables. Le paradoxe, qui interpelle les plus sceptiques et les antivax, est toutefois que malgré une couverture vaccinale de 79 % le virus continue de se propager fortement. Leur questionnement est logique. Mais sachant que les non-vaccinés encourent un risque deux à trois fois plus grand d’être infectés ou hospitalisés, on peut s’imaginer à quoi l’on serait confronté si la vaccination était sans effet : des hôpitaux complètement débordés et un confinement strict subi par l’ensemble de la population.

Le gouvernement, soutenu par une large majorité de la Chambre des députés, privilégie ce coup de pression à une obligation vaccinale. Au vu de la situation sanitaire, cette décision sans précédent peut se justifier. La «logique punitive» pourra-t-elle néanmoins convaincre les irréductibles de sauter le pas? Rien n’est moins sûr. Les premières réponses vont tomber au tout début de 2022. Mais en fin de compte, il n’existe que deux options : se faire vacciner pour mieux se protéger contre le virus ou contracter le covid sans avoir de défense immunitaire. Chacun doit assumer sa responsabilité.

David Marques