Accueil | Editoriaux | Six ans de plus avec Poutine

Six ans de plus avec Poutine

La Russie doit donc élire ce dimanche son nouveau président. Le scrutin ne sera pas vraiment aussi serré qu’en Italie ou en Allemagne… Vladimir Poutine est en effet le grand favori à sa réélection. Selon les différents instituts de sondage, il est crédité de plus de 50% des intentions de vote face à ses sept autres adversaires qui font pâle figure à côté du leader de Russie unie.

Selon toute vraisemblance, il n’y aura donc pas besoin d’organiser de second tour après l’annonce des résultats dimanche soir…

Vladimir Poutine, aujourd’hui âgé de 65 ans, devrait donc rempiler pour six ans à la tête de la Maison Russie, lui qui tient la destinée de son pays entre ses mains depuis 1999.

Mais il ne faut pas crier à la confiscation de ce vote trop vite. Le président sortant possède une cote de popularité indéniable : il est celui qui a sorti le pays du chaos politique des années 90 et qui a replacé son pays au cœur des débats internationaux.

Les chantiers intérieurs pour Vladimir Poutine restent importants malgré des succès au fil des ans : l’espérance de vie des Russes (hommes et femmes ensemble) est passée de 65 ans en 2005 à presque 71 ans en 2015; le taux de fécondité a également été relevé sous l’ère Poutine; le nombre d’habitants est reparti à la hausse en Russie (146 millions d’habitants aujourd’hui… Crimée annexée comprise).

Mais le pays reste englué dans la crise économique et les sanctions des pays occidentaux, en raison de la situation en Ukraine, n’ont pas arrangé les choses. Près de 20 millions de Russes vivent sous le seuil de pauvreté et Poutine veut diviser ce chiffre par deux. Autre inquiétude, selon les statistiques des autorités russes, 1 Russe sur 3 risque de tomber dans la pauvreté. La situation est donc précaire. Améliorer le «bien-être» des Russes est l’un des objectifs phares du programme du candidat Poutine.

Mais il n’est pas sûr que le marasme économique qui frappe le pays disparaisse comme par enchantement. Après l’Ukraine, l’affaire d’empoisonnement au Royaume-Uni va provoquer une riposte des pays occidentaux. Cela risque de coûter cher aux Russes… mais pas forcément au maître du Kremlin.

Laurent Duraisin