Officiellement, la séparation entre l’Église et l’État est scellée. Cela n’empêche pas que des deniers publics continuent à être versés aux communautés religieuses du pays. L’Église catholique touche ainsi 6,7 des 8,3 millions d’euros réservés aux différents cultes religieux du pays. On est cependant loin des plus de 20 millions d’euros versés par le passé.
Ces chiffres démontrent la volonté du gouvernement de ne pas procéder à une révolution mais bien à une évolution. Signée en janvier 2015, la convention conclue entre l’État et l’Église prévoit un divorce par étapes. Aujourd’hui, les cours de religion ont disparu des écoles. La main publique ne finance également plus les curés. Les communes ne sont plus obligées de participer d’office au financement des édifices religieux.
Par contre, les fêtes religieuses –ou, du moins, les jours fériés qui en découlent– restent solidement ancrées dans la société. Mais tout cela ne suffit pas à calmer tous les esprits. On se rappelle très bien le coup de gueule de l’archevêque Jean-Claude Hollerich, qui, il y a un an, avait qualifié de «saloperie» l’absence d’un jour férié permettant aux élèves de participer à la procession dansante d’Echternach.
Dans un premier temps, le ministre Claude Meisch avait annoncé que les élèves désireux d’assister à la procession pourraient être dispensés de cours. La semaine dernière, il est remonté au front en présentant la nouvelle journée du Patrimoine culturel. Le bémol est que cette journée doit avoir lieu impérativement les mardis de Pentecôte, si cette date tombe en dehors des vacances scolaires. Le lien avec la procession dansante est tout établi. La fédération des instituteurs (FGIL), les athées de AHA et la Ligue de l’enseignement dénoncent, à juste titre, cette obligation.
Claude Meisch semble avoir trouvé une solution élégante pour calmer les ardeurs de l’archevêque. On devra toutefois attendre ce matin et les discours de Jean-Claude Hollerich en ouverture de la procession dansante pour savoir si la séparation compliquée entre Église et État a fait un pas en avant ou deux en arrière.
David Marques