Personne ne peut affirmer quand la pandémie – et, avec elle, la crise économique et sociale qui guette le pays – sera derrière nous.
Voilà le contexte dans lequel le Premier ministre, Xavier Bettel, est amené à présenter, mardi après-midi, son discours sur l’état de la Nation. Le rendez-vous est devenu ces dernières années un exercice sans trop de relief. «Un discours vert pâle», titrions-nous en octobre dernier. Cette année, le chef du gouvernement ne pourra pas se louper. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, en décembre 2013, Xavier Bettel et son gouvernement tricolore se retrouvent dos au mur. En comparaison avec le «paquet d’avenir» présenté en tout début de règne, la crise du Covid-19 est d’un tout autre calibre. Un simple plan d’austérité ne fera pas l’affaire.
Dans l’interview qu’elle nous accorde, Martine Hansen, la cheffe de fraction du CSV, réclame du concret de la part du Premier ministre. «Il doit tracer des perspectives d’avenir claires», clame-t-elle. Le principal parti d’opposition s’impatiente à juste titre.
Comment le gouvernement compte gérer la relance post-Covid au-delà du 31 décembre? Comment ces mesures de soutien pourront-elles être financées sans risquer d’endetter outre mesure le pays ? Et même en cette période de pandémie, comment l’éternelle problématique du logement pourra être attaquée de manière frontale ?
Il est trop simpliste de mettre toute la responsabilité sur les épaules de la seule coalition. Les partis de l’opposition, le CSV en tête, doivent contribuer à trouver des solutions durables. Pour l’instant, la confiance entre majorité et opposition semble toutefois rompue après bon nombre de cavaliers seuls du gouvernement. L’envergure de la crise nécessitera pourtant un engagement solidaire. Les deux camps n’ont pas d’autre choix que de s’ouvrir davantage.
Une semaine de vérité pour le gouvernement et le pays entier s’ouvre ce lundi.
David Marques