Les nouvelles révélations des pratiques de Volkswagen laissent sans voix et renvoient même aux pires heures de l’histoire allemande, voire de l’humanité.
En début de semaine, on a appris que le constructeur allemand a, entre autres, effectué des tests sur des singes à qui l’on faisait respirer la fumée émise par une voiture afin d’en mesurer les conséquences. Jusque-là, et en ayant une très basse considération pour nos amis primates, on peut se dire que c’est une pratique normale.
Mais l’histoire se corse quand on apprend la suite… Des tests ont été réalisés, par un institut hospitalier d’Aix-la-Chapelle, sur 25 humains en bonne santé. Pour rappel, et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le dioxyde d’azote (NO2) peut à lui seul entraîner des effets aigus sur la santé.
Pire encore, des scientifiques ont minimisé ce type de tests dans une revue spécialisée en affirmant que ce genre d’expérimentations, sur des animaux comme sur des humains, existe «depuis des années déjà», qualifiant le scandale de «tempête dans un verre d’eau». Là, c’est la stupéfaction ou bien seulement le cynisme des scientifiques qui n’ont jamais pris la peine de lire Pantagruel de Rabelais, qui, en son temps, avait souligné que «science sans conscience n’est que ruine de l’âme».
Ce type de tests renvoie également aux heures les plus sombres de l’histoire de la médecine et de la science, quand des pseudo-scientifiques nazis plongeaient des prisonniers dans de l’eau glacée afin de connaître la résistance du corps humain et de mesurer le temps de survie d’un pilote de la Luftwaffe s’écrasant en mer. Un exemple parmi tant d’autres laissant perplexe sur l’éthique et l’humanité de ces scientifiques.
Évidemment, dans le cadre des tests de Volkswagen, la finalité n’est pas aussi macabre, mais elle interroge. Doit-on accepter une science incapable de considérer la dimension humaine au profit d’une industrie ou bien doit-elle, au contraire, se doter d’une morale irréprochable, quitte à passer à côté d’une avancée scientifique ? La question se pose, même si, de mon point de vue, la science doit avant tout servir l’humanité afin de la rendre moins barbare.
Jeremy Zabatta