Romain Schneider est sous le feu des projecteurs depuis quelques semaines. Le ministre de la Sécurité sociale ne cesse plus de jouer au pompier de service. Maisons de soins, assurance dépendance, médecins… la liste des bras de fer qui ont été menés ou qu’il reste encore à mener est longue.
Comme déjà l’été dernier, le ministre nordiste a réussi à trouver au forceps un accord dans le secteur social. Le camp syndical a pu crier victoire samedi, mais la paix qui est revenue dans les maisons de soins doit encore se confirmer. La Confédération des prestataires d’aides et de soins (Copas) continue en effet à pousser pour qu’un scénario de grève ne se reproduise plus. L’introduction d’un droit de réquisition pour le secteur des soins est en effet revendiquée par le patronat. Le doute est plus que permis sur le fait que les syndicats acceptent cette revendication sans broncher.
Au niveau de l’adaptation de la réforme de l’assurance dépendance, le camp syndical a également poussé pour obtenir des améliorations. Il reste étonnant qu’une réforme aussi longuement préparée ait pu créer une si grande incertitude sur le terrain. Romain Schneider, également mis sous pression par la Copas, a fini par se faire une raison et accepter de revoir et corriger sa réforme entrée en vigueur il y a six mois à peine.
Dans les deux cas, les patients devraient en sortir gagnants, ce qui en somme est logique. Mais l’équation n’est pas toujours si simple. Dans le conflit qui oppose le ministre socialiste au corps médical, ce même patient risque de payer les pots cassés. Alors que les médecins estiment que l’entrave à leur liberté thérapeutique est telle que le patient ne peut plus bénéficier du traitement dont il aurait besoin, Romain Schneider s’efforce de ramener l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) à la table des négociations. La politique de la chaise vide, un moment envisagée par les médecins, n’est certainement pas la solution. La volonté de trouver un accord devra être semblable à celle constatée dans les deux autres dossiers pour mettre fin à l’actuel dialogue de sourds.
David Marques