Aujourd’hui, n’importe quel dirigeant d’entreprise considère l’innovation comme une valeur et une qualité incontournables pour réussir. Un entrepreneur qui innove, c’est un patron qui a su prendre des risques et mettre sa société sur de bons rails, en adéquation avec une époque complètement boulimique de technologies, d’innovations permettant un gain de productivité. Mais parfois, l’innovation n’est pas dans le fait de se trouver à l’avant-garde de l’évolution.
Au contraire, elle se trouve souvent dans le passé. Le reste, c’est une histoire de cycle temporel et de marketing. Prenons l’exemple des vêtements et des chaussures. Régulièrement, les grandes marques de prêt-à-porter ressortent des accessoires de mode qui ont fait fureur dans les années 60-70 et qui cartonnent aujourd’hui auprès des jeunes avant qu’ils ne découvrent que leurs grands-parents étaient déjà à la pointe. En automobile, les exemples sont également légion. On ne compte plus les nouveaux modèles qui ont repris les lignes des bolides d’antan comme la Coccinelle ou encore la Mini. Même constat dans l’alimentaire où le fait maison et les recettes à domicile, voire les terrines de grand-mère sont à nouveau mis en avant.
Idem chez les commerçants, puisque les villes poussent pour attirer ou garder les petits commerçants, ces services de proximité garants du lien social au sein de la population, comme autrefois où l’épicier du coin était un acteur majeur de la vie du quartier. On redécouvre même qu’il est possible de faire de l’agriculture avec des méthodes datant d’il y a un siècle. On peut même imaginer que les gens ne vont pas tarder à redécouvrir qu’il est possible de s’informer en lisant un journal papier.
Bref, l’innovation n’est pas toujours une marche en avant avec pour point de mire la création et la technologie. Il faut parfois réussir à innover en sachant regarder en arrière, en s’intéressant à de vieilles méthodes et à un savoir-faire qu’un ordinateur ou un robot ne pourra jamais reproduire. Finalement, l’innovation ne consiste-t-elle pas à reprendre les connaissances de nos anciens tout en remettant ce savoir au goût du jour ?
Jeremy Zabatta