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Saint Nicolas devient Nicolas

Une nouvelle histoire belge agite actuellement le Royaume. Saint Nicolas, le saint patron des enfants, n’aurait plus droit à sa croix sur sa tiare afin de satisfaire à la neutralité religieuse et pour mieux respecter les autres cultes présents en Belgique, qui pourraient se sentir vexés par nos fêtes de fin d’année marquées par le christianisme…

Ce genre de (fausses) polémiques n’est pas neuf. Elles sont lancées souvent par les réseaux sociaux, qui en dépit de leur apport réel à notre société, charrient aussi leur lot d’aberrations. Le pire est que certains acteurs, notamment économiques, comme la chaîne de cafés Starbucks qui tombe dans le panneau et ne fait plus aux États-Unis référence à Noël sur son gobelet de café collector. Autre exemple : la brasserie belge Leffe vend cette année sa bière d’hiver et non plus sa bière de Noël…

Le petit Luxembourg n’est pas épargné par cette tendance, qui repose sur le populisme qui se développe et qui fait de plus en plus de ravages sur les réseaux sociaux. La menace que feraient peser la langue de Molière et les frontaliers français sur la langue et l’identité luxembourgeoises n’est qu’un exemple. Et les Luxembourgeois pure souche qui crient le plus fort sur Facebook sont ceux qui s’adonnent aux traditions allemandes (carnaval, Oktoberfest, Ballermann, après-ski…) pour faire la fête. Et puis, il y a des partis politiques comme le CSV ou l’ADR qui réagissent à une burqa comme l’automobiliste grand-ducal lorsqu’il aperçoit un flocon de neige…

Tout cela ne fait avancer en rien la société, qui a bien d’autres défis à relever. L’accueil et l’intégration de ceux qui fuient la guerre et la persécution figurent parmi les principaux. Il suffit de lire le témoignage à la fois captivant et effrayant livré vendredi dans nos colonnes par un jeune journaliste de 20 ans ayant fui la Guinée-Bissau pour réaliser que le Luxembourg reste un paradis sur terre.

Cessons donc de nous plaindre de tout et profitons de la vie, de nos amis et de notre famille, surtout en vue de Noël.

David Marques