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Roth relance la machine

Le renforcement du pouvoir d’achat était une des priorités du gouvernement CSV-DP. Au bout de 18 mois, il faut reconnaître que maintes initiatives ont été prises, à commencer par les adaptations successives du barème d’imposition aux tranches indiciaires.

La baisse de la charge fiscale des ménages fait partie intégrante d’un paquet d’allègement plus large, entré en vigueur au 1er janvier de cette année. La prime énergie pour les plus bas revenus a été triplée et le salaire social minimum pour personnes non qualifiées est désormais exempt d’impôts. Le bouclier tarifaire sur l’électricité a été partiellement maintenu.

Le problème majeur est que cette large panoplie de mesures a été éclipsée par le conflit social autour de la réforme des pensions et de la modernisation du droit du travail. Les syndicats OGBL et LCGB reprochent d’ailleurs au gouvernement de mener une «politique asociale».

Il faut certainement relativiser les choses. Or, le mal est fait. La présentation des pistes qui doivent mener vers une individualisation de l’imposition arrive donc au bon moment. L’objectif que s’est fixé le ministre des Finances, Gilles Roth, est ambitieux : introduire une classe d’impôt unique, qui ne tient plus compte du statut matrimonial des contribuables, mais qui, en même temps, ne doit pas faire de perdants.

Autrement dit, ni les célibataires, ni les veufs, ni les couples mariés ou pacsés ne seront pénalisés par la réforme. Mieux, certains contribuables vont payer moins d’impôts.

Le financement va constituer un obstacle de taille. En cette période de croissance économique limitée et d’obligation de revoir considérablement à la hausse les dépenses pour la sécurité et la défense, il ne sera pas évident pour l’État de renoncer aux 800 à 900 millions d’euros que la réforme fiscale va coûter.

L’introduction d’une taxe sur les grandes fortunes est exclue d’office. Il existe donc encore matière à discussion. Contrairement à certains de ses collègues, le ministre des Finances a toutefois pris le soin d’impliquer dès le départ les partenaires sociaux dans le débat.

Et même si cela ne garantit pas un consensus, la réforme phare de Gilles Roth permet de relancer une machine gouvernementale fortement enrayée.

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