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Risque d’affaissement

Le ministre du Logement reste sous pression. Après les critiques acerbes formulées mercredi par le CSV, Henri Kox s’attire les foudres de l’association Mieterschutz Lëtzebuerg – Défense des locataires Luxembourg. Dans l’interview qu’il nous accorde, son président, Jean-Michel Campanella, qualifie les initiatives du ministère de «mesurettes qui ne répondent pas à l’urgence de la situation». Il suit le syndicat OGBL dans sa revendication de déclarer l’état d’urgence. «On demande un vrai plan d’urgence pour le logement afin de faire face aux plus de 30 000 logements abordables manquants et aux quelque 4 000 logements sociaux manquants», souligne Jean-Michel Campanella.

Samedi prochain, une grande manifestation s’annonce à Luxembourg pour revendiquer un accès à un logement digne et abordable. «Trouver un logement au Luxembourg ne doit plus être un enfer !», réclament notamment les initiateurs dans un tract d’annonce.

Samedi dernier, les défenseurs du patrimoine architectural du pays ont défilé dans les rues de la capitale. Ils ont notamment dénoncé le fait qu’«au cours des dernières décennies, une partie substantielle du patrimoine bâti, architectural et industriel du pays a disparu, victime du marché immobilier en plein essor».

Ce matin se pose donc une double question. Le besoin en logements doit-il primer sur la protection du patrimoine bâti ? Ou est-ce que la protection du patrimoine freine trop la construction de nouveaux logements ?

Les défenseurs du patrimoine estiment que la proportion des bâtiments à protéger est très faible par rapport aux besoins en logements. Il devrait donc être possible d’éviter que des bâtiments présentant une valeur historique soient rasés pour construire quelques petits logements hors de prix. Car soyons clairs : le risque de voir le marché de l’immobilier s’affaisser est moins important que celui de voir le patrimoine historique du pays disparaître.

David Marques