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Réunion de crise

Ça commence à craquer de tout côté. Les mesures visant à atténuer les effets de l’inflation nourrie par la guerre en Ukraine permettront pour l’instant de limiter les dégâts, selon les données du Statec dévoilées hier. Mais pour combien de temps encore? Un mois, deux mois, jusqu’en septembre? Oui, mais après? Derrière la problématique du coût de la vie se tient en embuscade le risque d’une récession. Le mot n’est plus tabou. La guerre en Ukraine a chamboulé tous les plans prévus. Les pénuries de matériaux, la hausse des prix de certains produits : notre économie a vécu des soubresauts inquiétants lorsque notre monde a repris une marche normale après deux longues années en demi-sommeil. La guerre en Ukraine déclenchée par la Russie a eu un effet catalyseur et a transformé le désordre de la reprise en chaos de la crise. Combien de temps le conflit va-t-il durer? Impossible de le dire. Une seule chose est sûre : les sanctions contre le dictateur Poutine et son pays, elles, vont durer. Et c’est tout à fait normal devant la cruauté de cette invasion.

Aider les ménages les plus fragiles à ne pas payer les pots cassés, préserver les emplois, permettre au plus grand nombre de conserver son pouvoir d’achat… Le gouvernement va devoir se lancer dans un marathon et non un sprint pour limiter les effets de cette crise qui risque de jouer les prolongations. Il va falloir à nouveau discuter et tenter de rassembler cette fois-ci autour d’une méthode et d’initiatives efficaces.

La pandémie a laissé des traces. Certes, elle n’est plus pour nous qu’un mauvais souvenir, mais ses effets se font toujours sentir. Les ménages les plus fragiles ont subi de plein fouet l’arrêt de toute notre économie. Alors que la lumière était visible au bout du tunnel, voilà cette partie de la population luxembourgeoise étranglée maintenant par la hausse des prix alors qu’elle a à peine eu le temps de reprendre son souffle. Et aujourd’hui, le Statec n’hésite donc plus à parler de récession avec ce que cela implique mécaniquement en matière de pertes d’emplois. Il va falloir que gouvernement, patronat et syndicats se reparlent. Et vite.