Après la fête nationale, place à une semaine qui sera marquée par les tensions sociales provoquées par certains projets du gouvernement, en tête la réforme envisagée du système des pensions.
La CGFP, appuyée par la FGFC et le Syprolux, va manifester dès aujourd’hui contre la prolongation des années de cotisation, première piste mise sur la table par le Premier ministre, Luc Frieden.
Samedi vont suivre l’OGBL et le LCGB, qui appellent à une grande manifestation nationale, pour s’opposer non seulement à la réforme des retraites, mais aussi à plusieurs réformes concernant le droit du travail.
Hier, la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, s’est une nouvelle fois efforcée, cette fois devant la Chambre des députés, de calmer le jeu (lire ci-contre). Non, rien ne serait encore gravé dans le marbre.
L’exécutif conservateur-libéral resterait prêt à discuter de l’ensemble des pistes proposées lors du large processus de consultation. «Rien ne sera décidé du haut vers le bas», assure encore la ministre. Si cette volonté de rouvrir le dialogue est vraiment présente, se pose la question suivante : pourquoi le Premier ministre s’est montré si affirmatif dans sa déclaration sur l’état de la Nation, le 13 mai?
Luc Frieden semble toutefois avoir compris qu’il a commis, au moins, une erreur de communication. «Nous souhaitons tous le meilleur pour notre pays et ses habitants. La force du Luxembourg réside dans notre prise de conscience que c’est ensemble que nous y parviendrons le mieux : en nous rapprochant et en échangeant», a-t-il souligné lors de son discours prononcé à la cérémonie officielle pour la fête nationale.
«Le respect de la diversité des opinions et des perspectives constitue un élément fondamental de notre démocratie», a ajouté le chef du gouvernement. On peut interpréter ces propos comme un signal envoyé au camp syndical, que Luc Frieden souhaite retrouver à la table des négociations le 9 juillet.
Dès samedi, sur RTL, le Premier ministre s’était montré ouvert à d’autres pistes de réforme, y compris une hausse des cotisations. La mobilisation syndicale, soutenue par une large partie des acteurs politiques et de la société civile, sera décisive pour arracher un dialogue ouvert et constructif.