Renouveau socialiste  

S’agit-il d’une résignation ou bien d’un premier jalon posé en vue des législatives de 2028? Le choix de Paulette Lenert de ne pas prendre la présidence de la fraction socialiste à la Chambre pose question. Pourquoi la tête de liste du LSAP, qui visait ouvertement à devenir Première ministre, n’accepte-t-elle pas le poste de cheffe de l’opposition? «Ce n’est pas un automatisme. On forme une équipe, où chacun doit avoir un maximum de chances pour se mettre en évidence», répond la ministre de la Santé sortante. Il semble toutefois acquis que Paulette Lenert serait devenue vice-Première ministre si le CSV avait décidé de former une coalition avec le LSAP et non pas le DP.

Cette interrogation ne doit cependant pas faire trop d’ombre à Taina Bofferding qui a été désignée, hier, à l’unanimité, nouvelle femme forte du camp socialiste à la Chambre. La ministre de l’Intérieur sortante a été largement renforcée lors du scrutin, se classant en seconde position sur la liste Sud du LSAP. Elle a récolté près de 31 000 voix contre moins de 18 800 en 2018. De justesse, Taina Bofferding a néanmoins réussi à intégrer le gouvernement Bettel II. À 40 ans, un nouveau chapitre s’ouvre pour la socialiste. Et le défi est de taille, car c’est elle qui va se retrouver en première ligne pour défier le nouveau gouvernement conservateur-libéral. L’objectif est de miser sur la force d’un groupe de députés doté d’un bon mélange de compétences, profils et générations. Mais même si Paulette Lenert sera son adjointe, Taina Bofferding sera bien la leader socialiste chargée de mettre en œuvre dans les cinq ans à venir une politique d’opposition qui devra permettre au LSAP de revenir au pouvoir en 2028.

La prochaine tête de liste est-elle déjà connue? Il est bien trop tôt pour le dire, mais le renouveau socialiste est engagé, d’autant plus que Jean Asselborn a annoncé, hier, mettre fin à sa carrière politique nationale. Avec Liz Braz (28 ans) et Claire Delcourt (34 ans), deux jeunes néodéputées vont pouvoir mener la danse aux côtés de Taina Bofferding, mais aussi de Dan Biancalana (46 ans) et d’Yves Cruchten (48 ans). C’est plutôt un signe encourageant pour un parti ayant gouverné sans interruption depuis 2004.