Une visite du chef d’état-major des armées françaises, Thierry Burkhard, en tournée d’adieu chez les pays alliés avant son remplacement ce lundi, des discussions dans la capitale avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, la semaine prochaine… les rencontres martiales se succèdent.
Il faut dire que la situation s’y prête. Après la stupéfaction de l’attaque russe en Ukraine, la gestion de la crise inflationniste qui a suivi, l’Europe, inquiète d’être si vulnérable face aux agissements russes, s’est peu à peu mise en ordre de marche. Et le sursaut lié à la défense de ses frontières commence lentement à se concrétiser.
Au Luxembourg, les deux visites mentionnées précédemment avaient un point commun : SES et l’expertise en matière de satellites du Grand-Duché. Évidemment, le pays ne pourra pas fournir des dizaines de milliers de soldats à l’OTAN. L’effort sur les effectifs est en cours (tels l’avion A400M et le futur bataillon belgo-luxembourgeois), mais pour investir les 5 % du PIB du pays comme le souhaite le président Trump, le gouvernement mise sur les services de Défense à haute valeur ajoutée.
La surveillance satellitaire en fait partie et sert de vitrine à l’engagement grand-ducal aux côtés de ses alliés. D’autres surprises risquent de surprendre nos prochains visiteurs, car l’État a lancé un véritable programme avec le secteur privé, l’université et les instituts de recherche pour mettre en place une industrie de l’armement et de la défense efficace. Il faudra patienter pour en voir les premières initiatives concrètes.
Mais le temps joue contre les pays de l’OTAN. Toujours. Du côté de la guerre en Ukraine, le Kremlin continue d’avancer ses pions et s’amuse à retarder un cessez-le-feu, malgré les demandes et les menaces de Donald Trump. Déstabilisation toujours en Moldavie cette fois, où les réseaux prorusses s’activent afin de raccrocher ce pays dans le giron de Moscou.
C’est déjà le cas pour la Transnistrie où stationnent des soldats russes. Le Kremlin hurle à chaque fois quand l’OTAN se rapproche de ses frontières au fil des adhésions. Il fait finalement pareil en créant des régions ou États «satellites» à nos frontières. Comme à la vieille époque de l’URSS.