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Réfugiés climatiques, quel droit?

Alors que les élections européennes approchent à grands pas et que les différentes campagnes électorales menées au sein de l’UE commencent à arriver tout doucement à leur fin, force est de constater que quelques thèmes centraux ont dominé les débats, tandis que d’autres, d’une importance tout aussi capitale, ont quant à eux été délaissés voire carrément occultés. En effet, parmi les thématiques privilégiées par les candidats au Parlement européen et par les médias, ont figuré, en plus ou moins bonne place : la lutte contre le changement climatique, la gouvernance européenne et la réforme des traités européens, la question migratoire, le travail et l’emploi dans le cadre de la question de l’Europe sociale, la fiscalité et son hypothétique harmonisation européenne, ou encore la question de la biodiversité et celle de la protection des animaux (particulièrement prisée au Luxembourg d’ailleurs).

Forcément, les observateurs et suiveurs de ces débats auront noté que tous ces sujets se rejoignent, s’entrecoupent, se mélangent et s’imbriquent les uns dans les autres, à des degrés divers, pour ne former, finalement, que des thèmes hybrides.

Cela dit, s’il y a bien une thématique de de type protéiforme qui n’a que très peu été évoquée – ou du moins pas assez abordée – alors même qu’elle s’annonce comme capitale pour les décennies à venir, il s’agit de la question des réfugiés climatiques. Causer et débattre du changement climatique, de la réforme des traités européens, puis enchaîner sur la question migratoire et donc, par extension, sur celles de l’accueil des réfugiés (de guerre), ainsi que des «migrants économiques», sans parler (inconsciemment?) des réfugiés climatiques, semble autant curieux que lacunaire.

Car, pour rappel, quand l’Occident (UE y compris) pollue, c’est l’Afrique qui en paie le prix fort; et quand on sait que la convention de Genève ne prévoit aucun motif valable d’attribution du statut de réfugié qui serait de type environnemental, ces élections apparaissent insignifiantes face à la nécessité de réformer les traités internationaux… car l’urgence est globale, et pas uniquement européenne!

Claude Damiani