Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après l’Italie qui a confiné une grande partie du pays pour lutter contre la recrudescence des contaminations liées au coronavirus et la saturation des hôpitaux, c’est au tour de la France de franchir le pas. Un Français sur trois sera confiné à partir de demain et pour quatre semaines, comme il y a un an, comme au début de la crise. La région parisienne et les régions du nord du pays sont notamment concernées par ce tour de vis qui était attendu après moult tergiversations. La Lorraine échappe, elle, à toute nouvelle contrainte. Ces dernières semaines, le gouvernement français a joué la montre en espérant que les mesures de couvre-feu ou les fermetures des grands centres commerciaux et des galeries marchandes pourraient inverser la tendance. Cela n’a pas été le cas malheureusement. Cette troisième vague nécessite maintenant un traitement de choc et c’est une nouvelle fois un «enfermement» de la population presque total dans les régions les plus touchées qui sera utilisé.
Au Grand-Duché, les mesures anti-Covid actuelles resteront en vigueur jusqu’au 2 avril… officiellement. Le gouvernement risque rapidement de se retrouver devant le même dilemme que ses voisins. Analyse du nombre de contaminations, réflexion sur les capacités hospitalières, mise en œuvre de la campagne vaccinale… le pays a encore un tout petit peu de temps pour prendre une décision et peut-être desserrer légèrement l’étau des contraintes. Ou pas.
En effet, la situation demeure complexe au Luxembourg aussi et, comme nous l’avons déjà dit, l’espoir des vaccins a rapidement été éteint par l’apparition quasiment au même moment des variants qui ont affolé les statistiques des contaminations. Alors que faire? Tenter le coup et lâcher la bride pour soulager la population et le secteur de l’Horeca avec le risque de devoir faire machine arrière un mois plus tard devant la lente et dangereuse augmentation du nombre de malades dans les hôpitaux? Ou bien continuer à serrer les dents encore quelques semaines pour se donner une chance de ne pas remettre en cause tous les efforts déjà consentis? Les prochains jours seront cruciaux pour résoudre ce dilemme cornélien.
Laurent Duraisin