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Réactions en chaîne

Certaines industries n’attendent pas l’hiver pour commencer à faire des économies d’énergie. Les grands groupes sidérurgiques, par exemple, commencent déjà à s’organiser pour ne pas transformer leurs sites de production en gouffres financiers. Modification des horaires, travail le week-end et de nuit… les initiatives se multiplient pour continuer à honorer les carnets de commandes. Mais, dans les cas les plus extrêmes, des arrêts d’usines ont même été décidés pour ne pas risquer de mettre tout simplement la clef sous la porte.

Toutes les usines en Europe sont dès à présent violemment confrontées à cette hausse des prix de l’énergie. Pour survivre, il va falloir qu’elles s’adaptent et, vu les tarifs actuels, qu’elles se bougent immédiatement et n’attendent pas patiemment l’hiver. Entreprises à l’arrêt, chômage partiel, mise en congé forcé des salariés… cela nous rappelle furieusement la situation du coronavirus quand cette fichue épidémie avait éteint toute notre activité économique ou presque. L’État avait alors été appelé à la rescousse pour amortir la violence du choc. L’histoire va-t-elle se répéter pour d’autres raisons? Les gouvernements européens risquent encore de devoir mettre de l’argent sur la table pour ne pas voir s’effondrer des pans entiers de secteurs industriels mis en péril par le prix de cette énergie devenue si rare et si chère.

Alors qu’une récession pointe à l’horizon selon les analystes, un nouveau front va s’ouvrir pour le gouvernement. Il n’y aura pas que les habitants qui auront des difficultés à cause de leurs factures de gaz et d’électricité à secourir et à aider. Il va aussi falloir se pencher sur le poids de la crise sur les entreprises. Et personne ne sait combien de temps elle va durer! Vladimir Poutine a continué de fanfaronner hier et fait comme si les sanctions ne l’atteignaient pas et que tout se passait très bien sur le front ukrainien. Nous allons donc vivre des mois difficiles où l’Europe va devoir réinventer ses sources d’approvisionnement en gaz et en pétrole tout en accélérant son indépendance énergétique. Oui, le chemin sera long, mais il sera libérateur. Qui veut céder devant le chantage du maître du Kremlin qui souhaite nous enchaîner? Personne.