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Qui veut sauver le CSV ?

L’heure du choix a sonné pour les membres du CSV. Enfin, quel choix ? Pour l’instant, personne ne s’est manifesté pour prendre le poste de président du parti après le retrait ce vendredi de Frank Engel. Il faut dire que la tâche s’annonce immense après le chaos provoqué cette semaine. Décrié au sein de son camp, Frank Engel l’était assurément. Mais de là à marquer un but contre son propre camp pour le faire partir ! Quel gâchis ! Une élection en bonne et due forme durant le congrès du 24 avril aurait amplement suffi. Cela aurait évité de donner ce si triste spectacle aux électeurs et aux éventuels partenaires d’une coalition lorsque l’heure des élections législatives sonnera. De plus, utiliser le levier judiciaire laissera également des traces et éclaboussera non seulement Frank Engel, d’ailleurs sûr de son bon droit et prêt à répondre à toutes les questions, mais aussi l’ensemble du parti et de ses représentants. Les dommages seront très importants et ne s’effaceront pas rapidement. L’électeur luxembourgeois n’a pas la mémoire courte.

Inutile de dire que celui qui prendra les rênes du parti aura du pain sur la planche. Il faudra redonner confiance aux électeurs, mais surtout essayer de recoller les morceaux entre les chrétiens-sociaux eux-mêmes. Rassembler cette grande famille ne sera pas aisé, d’autant plus qu’apparemment elle a tendance à laver son linge sale… devant tout le monde. Cela n’est pas la meilleure méthode pour marquer des points en politique. Aujourd’hui, Frank Engel a été la victime des dissensions et des clans au sein même du CSV. Si rien ne change, qui sera le prochain ?

Le CSV n’est pas seulement le plus grand parti de l’opposition. C’est aussi le parti qui a marqué l’histoire politique du pays. Aujourd’hui, il est en lambeaux. Il va falloir un homme ou une femme de caractère pour relever le défi de l’unité afin de préparer les échéances électorales. Ce sera un véritable tour de force, car reconstruire un parti en ruine prend du temps, et du temps, le CSV en a assez perdu avec ses luttes intestines. Le capitaine du navire CSV devra fixer le cap pour l’échéance de 2023. Il devra aussi éviter toute nouvelle mutinerie, et il faut bien le dire, avec cet équipage, ce n’est pas gagné.

Laurent Duraisin