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Question d’image

Le retour du bon vieux temps? Mauvaise nouvelle : les contrôles aux frontières vont être aussi de retour du côté français à partir du 1er novembre. Après l’Allemagne. Que se passe-t-il autour de nous? Il semble bien que les gouvernements à Berlin et à Paris aient décidé d’aller dans le sens des attentes des électeurs. N’en déplaise aux habitants de la Grande Région. Eh oui, les partis d’extrême droite ont fait leur beurre sur les questions d’immigration, fustigeant, à tort ou à raison, le laxisme de ceux qui étaient au pouvoir. Après quelques claques électorales, il a donc fallu agir. Le chancelier Olaf Scholz et maintenant le Premier ministre Michel Barnier ont donc décidé de donner un tour de vis afin de répondre aussi à une demande d’une partie de leur population. La pilule a du mal à passer dans nos contrées où les habitants sont habitués à vivre ensemble. Le phénomène frontalier n’a fait qu’accentuer nos relations et rappeler l’importance d’une Europe où l’on peut se déplacer sans contraintes. Les priorités semblent avoir changé. Espérons que ces initiatives ne seront mises en place qu’un temps seulement. Car, au-delà de l’attente à la frontière, c’est un grand retour en arrière que nous sommes en train de vivre.

Ces opérations de contrôles à la frontière ressemblent plus à des actions symboliques destinées à calmer une partie de l’opinion qui sera rassurée avec des policiers ou douaniers debout sur cette ligne invisible. Les migrants passeront évidemment ailleurs, loin des uniformes. Ces initiatives marquent l’échec d’une politique européenne coordonnée pour gérer ces migrations, torpillée depuis des années par une partie même des pays de l’Union européenne. Que dire, par exemple, des pays affrontant des arrivées massives de migrants et qui ne pouvaient pas compter sur la solidarité de l’ensemble de leurs partenaires? Que dire des manques de moyens de Frontex? Des camps de transit horribles du nord de la France, où Paris et Londres se renvoient la balle dès qu’un naufrage fait des dizaines de morts? Il va falloir faire mieux que de simples contrôles routiers pour régler le problème de l’immigration clandestine en Europe.