Trop vieux déjà à 45 ans? L’Adem a présenté hier son rapport annuel 2024 et a dévoilé les tendances du marché de l’emploi. Il se grippe quelque peu à cause d’un monde économique qui doit faire face à de grandes incertitudes. Nous connaissons tous leurs origines : les crises internationales et les soubresauts de la Maison-Blanche concernant les droits de douane. L’événement a également permis de faire le point sur les spécificités du marché de l’emploi luxembourgeois. Ainsi, Isabelle Schlesser, la directrice de l’Agence pour le développement de l’emploi, a notamment rappelé que les premières difficultés pour retrouver un emploi apparaissent dès l’âge de 45 ans et empirent, sans surprise, à partir de 55 ans. Les jeunes aussi ont bien du mal à mettre un premier pied dans le monde du travail. Eh oui, le manque d’expérience fait souvent mal lorsqu’un recruteur lit un CV. Et la lettre de motivation ne change rien à la situation. L’univers du travail au Grand-Duché est très compétitif avec des personnes qui doivent se former tout au long de leur carrière pour faire face à la «concurrence extérieure» ou pour évoluer professionnellement afin de s’ouvrir d’autres chemins en cas de coup dur dans leur secteur.
À cette dureté du monde du travail s’additionnent donc le ralentissement des créations de postes et le risque de devoir travailler bien plus longtemps avant d’obtenir une retraite. Ajoutons à tout cela une pincée de nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, et vous monterez d’un cran dans l’inquiétude concernant certaines catégories de professionnels qui risquent de voir leurs collègues se transformer en machines, avant que ce ne soit leur tour de quitter les locaux de leur entreprise. Courir en permanence pour changer, s’améliorer et pouvoir s’accrocher à son poste, une loi de la jungle sous les néons des bureaux… Bon, nous caricaturons un peu (quoique). Le Grand-Duché a su se doter de garde-fous pour protéger les salariés. Il faudrait qu’il puisse aussi permettre à la jeunesse du pays d’entrer plus facilement dans le monde du travail et aux «seniors» de ne pas en sortir trop vite.