La présidence est du pain bénit pour les humoristes américains et les talk-shows qui n’en demandaient pas tant. Tous les jours, Stephen Colbert ( The Late Show ), Seth Meyers ( Late Night ), Trevor Noah ( Daily Show ) ne savent plus par où commencer pour montrer les travers du nouveau président qui accumule scandales, bourdes et mensonges éhontés. Sans compter que son entourage est bien rodé à la méthode Trump pour fustiger la presse dès que ses questions ne conviennent pas à leur camp ou qu’elles soulignent leurs contradictions ou tout simplement leur incompétence.
Ils sont là pour souligner les propos de Stephen Miller, conseiller du président, quand il affirme à la télévision que le fameux mur à la frontière avec le Mexique pourrait coûter 21 milliards de dollars, mais devrait «se payer par lui-même», alors que le Mexique était censé payer pour ledit mur. La politique du mensonge a bien été décryptée ce week-end par John Oliver, le Britannique qui a son show hebdomadaire sur la chaîne américaine du câble HBO. «Donald Trump pourrait jurer qu’il fait beau alors même qu’il pleut», a-t-il affirmé. Le Saturday Night Live a vu ses audiences monter en flèche depuis que son équipe se délecte d’un président et son équipe caricaturaux, si faciles à imiter, et pourtant si drôles.
Enfin, cela serait d’autant plus drôle si les conséquences n’étaient pas aussi potentiellement graves. Et si toutes ces émissions poussent leurs spectateurs à consulter les médias dignes de ce nom, à vérifier les sources, bref à mieux s’informer, il est fort probable que de l’autre côté les pro-Trump continuent de se gaver de médias qui alimentent les délires de son administration. Si cette présidence est ce qui est arrivé de mieux pour tous ces humoristes et commentateurs de l’actualité américaine, gageons que le journalisme basé sur les faits sortira grandi de cette présidence. Si les «médias» se multiplient, les mensonges de Trump et sa troupe sèment tellement le trouble qu’il faudra compter sur de vrais professionnels pour faire tomber les masques. Il n’y a plus qu’à attendre.
Audrey Somnard
… »ces émissions poussent leurs spectateurs à consulter les médias dignes de ce nom »…
C’est quoi des médias dignes de ce nom ? Faut faire une liste des bons et des mauvais ? Et en quoi ces « émissions » sont plus fiables, plus honnêtes, plus intelligentes que les autres ? C’est qui les vrais professionnels ? C’est qui les faux ?
Question de source comme vous dites, question de point de vue aussi. Si on commence à condamner la pluralité et accepter les diktats d’une certaine « élite » soi-disant intelligente et bien pensante, ben on est mal…