Lundi, le CSV et le DP vont reprendre leurs négociations de coalition. On sera alors quatre semaines après les législatives du 8 octobre. Alors que le Luxembourg attend encore d’être doté d’un nouveau gouvernement conservateur-libéral, un autre scrutin commence déjà à se profiler à l’horizon. Le 12 mars 2024 auront lieu les élections sociales. L’ensemble des salariés, y compris les frontaliers, seront appelés à élire leurs délégations du personnel ainsi qu’une nouvelle Chambre des salariés. Cinq mois avant cette échéance, les syndicats préparent chacun de son côté le terrain, avec à la clé une première passe d’armes. L’OGBL se retrouve dans le viseur, non pas de son concurrent direct le LCGB, mais du syndicat de la fonction publique (CGFP) et dans celui de la fonction communale (FGFC).
Même si le lien avec les élections sociales n’est qu’indirect, il est intéressant de se pencher sur cette querelle. Mardi, le département de la Fonction publique de l’OGBL a soumis son catalogue de revendications au CSV et au DP. Une nouvelle fois, le syndicat réclame d’être associé aux négociations pour l’accord salarial de la fonction publique. Les tractations avec le gouvernement sont toujours menées par la seule CGFP, qui se considère comme le seul syndicat représentatif de la fonction publique. Avant les législatives, cette dernière avait d’ailleurs exhorté les partis politiques en lice à maintenir son statut d’unique partenaire de négociation du gouvernement en ce qui concerne l’accord salarial.
Dans les colonnes du Wort, le président de la CGFP, Romain Wolff, n’a pas manqué de remettre l’OGBL à sa place. La FGFC a trouvé des mots encore plus durs dans un communiqué diffusé hier. Sans nommer l’OGBL, le représentant de la fonction communale tacle sévèrement le «syndicat numéro 1», qui émettrait des revendications «irréalistes» et «manquant de substance». La FGFC fustige la «soif de pouvoir» et «l’arrogance» d’un OGBL qui n’hésiterait pas à «planter un coup de poignard dans le dos» des autres syndicats.
Pourtant, le camp syndical dans son ensemble partage la crainte d’une politique d’austérité. Se perdre dans une telle querelle interne risque d’affaiblir la position des syndicats dans un éventuel bras de fer avec le futur gouvernement.