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Que jeunesse se fasse

La rentrée arrive et le site de Belval s’apprête à accueillir 2 200 étudiants. Impossible de ne pas ressentir un petit soupçon de nostalgie.

Ah, la vie universitaire! Rencontres, échanges et longues heures à tenter de mémoriser ce cours incompréhensible de statistiques, entrecoupées de nuits blanches dans un café officiellement étiqueté siège d’un cercle étudiant. La vie étudiante est ainsi faite, mélange de moments de folie aux souvenirs flous et de moments d’étude dans le silence d’une bibliothèque. La majorité des diplômés (et non-diplômés) ayant fait leurs études dans les grandes villes universitaires comme Liège, Nancy, Lausanne, Vienne ou encore Berlin, vous parleront en premier lieu de leur vie estudiantine, puis seulement de la qualité du campus, de ses infrastructures et des cours. C’est là qu’est le grand défi de Belval.

Si des moyens colossaux (on parle d’un milliard d’euros) ont été mis sur la table pour faire sortir de terre la Cité des sciences, un centre commercial, une salle de concert, des transports en commun, des logements étudiants et des lieux de vie, les 2 200 étudiants vont devoir s’approprier les lieux. Ils vont devoir les utiliser, les déformer, les réinventer et mettre la folie créatrice de leurs jeunes cerveaux au service du site qui ne demande qu’à vivre pleinement cette nouvelle aventure. D’un autre côté, les commerçants et les autres acteurs économiques vont devoir s’adapter aux étudiants, qui ne sont pas des consommateurs comme les autres.

La vie universitaire, qui se déroule en grande partie en dehors des amphithéâtres où sont donnés les cours magistraux, permet surtout de découvrir ses limites, de s’investir dans les associations, de tenter de faire bouger un monde que l’on trouve trop rigide, de faire des erreurs qui déboucheront sur des succès et de créer son réseau. Bref, de créer l’histoire du campus qui se nourrira du passage de chaque étudiant, qui lui, va créer la sienne, d’histoire, en se nourrissant de son passage dans cette université.

Jeremy Zabatta (jzabatta@lequotidien.lu)