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Quand le PS fait de l’écologie

Le France aime les particularismes. Elle aime surtout les débats d’idées et les clivages politiques. En France, être écologiste, c’est forcément être de gauche. En tout cas, depuis l’avènement de l’écologie politique, c’est l’idée que le Parti socialiste a instillé dans les esprits. Alors, quand il s’agit de gouverner ou de conserver le pouvoir, la gauche française fait les yeux doux aux écologistes, leur propose des sièges dans des assemblées, voire des ministères.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a lancé, vendredi, un référendum pour l’unité. La question posée sur le site créé à cet effet? «Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales?» En raison de la déroute qui se profile lors des prochaines régionales, le PS tente de justifier une alliance que même les écologistes, dont la débandade actuelle n’est pas moins impressionnante, souhaitent éviter.

Au mois de décembre, lorsque les Français seront appelés aux urnes, ils auront peut-être des listes unitaires PS-écologistes. La réponse tombera dimanche. Elle ne devrait pas changer le cours de l’histoire.

Ce qui pourrait le faire, ce serait l’existence d’une force écologique française à même de participer à tous les gouvernements, à même de se faire entendre dans chaque assemblée, à l’instar des Verts allemands, qui se rendent indispensables dans chaque coalition. Sauf qu’en France, on considère que l’écologie, la préservation de la planète s’opposent forcément au libéralisme économique.

Surtout, le PS estime avant tout l’écologie comme un réservoir de votes et non comme une priorité de ses actions. Au point que certains écologistes ne veulent même plus travailler avec les socialistes.

Julien Bayou, un écologiste justement, plutôt que de s’épancher sur cet étrange référendum, en propose un autre. Il demande : «Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche?» Mais ça, c’est une tout autre question.

Christophe Chohin