Vendredi dernier, la NASA a présenté la planète Kepler-452b dans un show à l’américaine pour le moins surprenant. Si la découverte est fascinante, son annonce ne l’est pas moins. Car l’Agence spatiale américaine affiche aujourd’hui clairement sa nouvelle stratégie de communication.
En avril déjà, sa directrice scientifique, Ellen Stofan, avait prévenu que l’agence fournirait d’ici dix à vingt ans la preuve irréfutable de la présence d’une vie extraterrestre. On n’en est plus très éloigné. Avec un budget à la baisse, la locomotive de la conquête spatiale n’a plus de marge de manœuvre pour éblouir le monde de ses avancées techniques.
Au lieu de cela, elle privilégie la recherche fondamentale et l’analyse des données qu’elle recueille. D’où cette annonce de la découverte de Kepler-452b, dont les caractéristiques en font une cousine proche de la Terre et où tous les éléments sont réunis pour que la vie s’y développe.
Située à 1 400 années-lumière de la Terre, Kepler-452b est pourtant un monde inaccessible, à moins de trouver une passerelle improbable pour se déplacer dans l’espace-temps. Il faut donc, pour le moment, et sans doute pour très longtemps, se contenter d’observer au travers de télescopes toujours plus puissants la voute céleste pour tenter d’y détecter un mouvement, une ombre ou même de l’eau, matière nécessaire au développement de la vie.
Depuis les premiers pas de l’homme sur la Lune, le 20 juillet 1969, la NASA n’a finalement plus eu les moyens de ses ambitions. La faute à un budget américain d’abord tourné vers le militaire. Aujourd’hui concurrencée par des sociétés privées comme SpaceX, l’agence spatiale veut toujours faire rêver. Avec une capacité à communiquer qu’on ne lui connaissait pas lorsqu’il s’agissait de préserver des secrets.
Kepler-452b, c’est aussi l’aveu de la fin d’une époque, d’une transparence en forme de renoncement. Oui, la NASA continue d’explorer l’espace. Mais à moindre coût et sans prendre de risques.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)