Las Vegas, son strip et ses casinos font rêver, mais font peur aussi. La capitale du jeu, certains diront du vice, est aussi le lieu où se retrouve chaque année depuis 50 ans l’ensemble des acteurs du secteur des technologies numériques pour démontrer et afficher les avancées majeures et lancer les grandes tendances de demain. Le mythique CES de Las Vegas n’est pas un salon grand public, mais un événement dédié aux professionnels, aux investisseurs et aux poids lourds de l’industrie numérique. Samsung, Sony, LG, Google ou encore Amazon mettent des moyens gigantesques pour afficher les dernières avancées technologiques : intelligence artificielle, robots intelligents, voitures autonomes, écran TV hors norme, etc. Ça c’est pour les caméras et les journalistes du monde entier.
Mais en arrière-plan, ces mêmes poids lourds rencontrent une par une toutes les start-up présentes dans l’Eureka Park, une zone entièrement consacrée aux jeunes pousses. Ici pas de tape-à-l’œil, de grand show ni de paillettes, mais des centaines de stands, plus de 600, où des start-up tentent de se montrer et d’attirer les émissaires des grosses sociétés et des investisseurs. Un pays comme la France a très vite compris l’intérêt de faire bonne figure au CES. La «French Tech» est aujourd’hui aussi réputée que l’est la gastronomie française dans le monde. La France s’en est donné les moyens en amenant sous son pavillon cette année 276 start-up, soit quatre de moins que les Américains. La France de Macron ne veut pas rater le train technologique et ne veut surtout pas rater l’opportunité de faire éclore une jeune pousse pouvant très vite rapporter plus qu’un simple buzz.
Les start-up sont devenues en quelques années un des piliers de l’économie d’un pays. Alors qu’est-ce qu’attend la «Startup Nation» Luxembourg pour montrer elle aussi sa «Lux Tech» à des événements mondiaux comme le CES ? Cette année, grâce à l’initiative de l’EAEC, huit start-up luxembourgeoises ont participé pour la première fois au CES sous un timide slogan et un drapeau luxembourgeois. On attend plus d’un pays qui a l’ambition d’être une terre d’accueil et d’épanouissement pour les start-up.
Jeremy Zabatta