Il a clairement connu un faux départ, surtout en raison d’une communication hasardeuse. Deux ans après son entrée au gouvernement, le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, s’est ressaisi.
La tempête déclenchée par l’interdiction de la mendicité à Luxembourg s’est entretemps calmée. Le «problème» a-t-il pour autant été résolu? La mendicité dite agressive aurait été anéantie. Le règlement visait toutefois aussi les personnes faisant paisiblement la manche.
En tout cas, les conséquences de la pauvreté continuent à se voir au centre-ville de la capitale. Des mendiants et sans-abri ont repris possession de plusieurs endroits, dont le kiosque de la place d’Armes.
Il s’agit exactement du genre d’images que la bourgmestre Lydie Polfer et Léon Gloden ne voulaient plus voir. Pour l’instant, pas de nouvelle action coup-de-poing en vue. Heureusement. Les responsables politiques semblent respecter le cadre légal humanitaire, qui accorde un droit de mendier.
Lors de ses récentes interventions devant la presse, Léon Gloden n’a eu de cesse de marteler que sa politique est bâtie sur le plein respect de la dignité humaine. Le membre du CSV se défend aussi de vouloir instaurer un «État policier» au Luxembourg.
Selon bon nombre d’observateurs, les différentes initiatives du ministre chargé de la sécurité intérieure équivalent toutefois à une politique trop répressive. La lecture automatique et généralisée des plaques d’immatriculation des voitures ou un cadre plus resserré pour l’organisation de manifestations dans la rue font partie des projets les plus sévèrement critiqués.
Dans le domaine de la migration, Léon Gloden tend à embellir la situation précaire des personnes déboutées, forcées de quitter le territoire. L’accent mis sur les retours volontaires sonne bien sur le papier, notamment en ce qui concerne le développement d’un nouveau projet de vie et un soutien financier garanti pour les personnes qui repartent vers leur pays d’origine. Dans le même temps, le ministre soutient l’expulsion de migrants criminels vers l’Afghanistan.
Mener une politique migratoire «responsable, honnête et respectueuse» est certainement nécessaire. Lutter contre la délinquance l’est tout autant. Le bon équilibre doit cependant être trouvé entre prévention et répression.