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Pour qui sonne le glas

Au Bourget, au nord de Paris, les premiers contacts entre délégations ont déjà eu lieu hier soir dans une certaine fébrilité. Le compte à rebours est lancé! Le sommet mondial sur le climat, qui sera officiellement ouvert aujourd’hui, devra aboutir le 11 décembre à des décisions franches et claires afin de limiter le réchauffement climatique. Oui, on ne pourra pas y échapper, les températures vont bel et bien grimper, c’est la seule chose qui est sûre, alors que s’ouvre cette conférence cruciale pour l’avenir d’une partie de l’humanité.

Le but des représentants des 195 États réunis dans la capitale française, ou plutôt dans sa proche banlieue, sera uniquement de se mettre d’accord pour limiter cette hausse à 2 degrés Celsius d’ici 2100! Et ce ne sera pas une mince affaire. Cette hausse de la température est liée aux gaz à effet de serre produits notamment par la consommation d’énergie fossile. Les gouvernants du monde s’entendront-ils enfin et lanceront-ils la révolution verte tant attendue? Pas sûr vu les échecs relatifs des précédents rendez-vous du même genre ces dernières décennies.

Mais, aujourd’hui, les États représentés à cette réunion de la dernière chance ne peuvent plus détourner les yeux, ne peuvent plus éviter de s’engager, ne peuvent plus trouver d’excuses. Ils sont dos au mur. Une chose est sûre, demain, après ce rendez-vous mondial, et quel que soit le résultat des négociations, ces mêmes États ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant, qu’ils ne pouvaient rien faire et, dans le même temps, jouer la surprise quand débouleront des millions de réfugiés climatiques à leurs frontières. Finis les conseils et les déclarations d’intention, place aux actes!

Dans une dizaine de jours, nous saurons si cette réunion ouvrira une nouvelle approche plus vertueuse du développement économique ou si elle sonnera tout simplement le glas d’une partie de l’humanité, qui risque de se retrouver livrée à elle-même dans quelques dizaines d’années à peine. Tout cela se joue dès aujourd’hui au Bourget.

Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)