Accueil | Editoriaux | Pour l’amour du risque

Pour l’amour du risque

Elon Musk n’est plus à présenter. Visionnaire et entrepreneur de génie pour certains, charlatan et doux rêveur pour d’autres, avec une fortune personnelle estimée à 20 milliards de dollars, l’ingénieur américain d’origine sud-africaine divise.

Après avoir fait fortune en fondant puis en revendant Zip2 et PayPal, Elon Musk se donne les moyens de bousculer les lignes, notamment celles du secteur aérospatial qu’il trouve trop frigide et peu enclin à prendre des risques. SpaceX voit alors le jour en 2002 avec l’ambition folle de coloniser la planète Mars. Musk était considéré comme un millionnaire illuminé par la NASA et les grandes entreprises du secteur spatial, mais aujourd’hui SpaceX est à la pointe des lanceurs spatiaux après une accumulation d’échecs au cours de ses premières années. Une ambition qui ne s’arrête pas à SpaceX, puisque, un an plus tard, il se lance dans l’automobile avec la conviction que la voiture 100% électrique sera le véhicule de demain. Même si Tesla connaît de sérieux problèmes de rentabilité et de production, le constructeur californien a réussi à impulser une tendance sur le marché automobile au niveau mondial.

Elon Musk a également permis l’émergence de l’Hyperloop, un «train» subsonique, et planche également sur le développement de l’intelligence artificielle. Bref, l’homme n’hésite pas à prendre des risques, à bousculer les codes, à déranger, à innover, quitte à se planter en beauté pour rebondir de plus belle par la suite. L’entrepreneur américain démontre année après année que le risque peut payer et que l’échec n’est pas une finalité, mais un levier de progression.

Un exemple que bien des entreprises devraient suivre, dans de nombreux secteurs et dans de nombreux pays, parmi lesquels le Luxembourg, qui a la chance de bénéficier d’un circuit court et d’un environnement dynamique. Mais du côté tant des industriels que des patrons d’entreprise ou encore des politiques, la créativité et les ambitions folles font peur. L’éternelle notion du «bon père de famille» reste la règle, alors qu’avec un peu de risque et quelques échecs le Luxembourg pourrait être un terreau fertile pour des entrepreneurs ayant l’amour du risque.

Jeremy Zabatta