«Nous voulons à nouveau pouvoir voler.» Le 13 novembre dernier, des membres d’équipage de Luxair ont lancé ce message lors d’une visite de la cellule de contact tracing, installée au… Findel. La compagnie aérienne nationale a prêté 50 de ses salariés aux équipes de l’Inspection sanitaire chargées de retracer les contacts des personnes testées positives au coronavirus.
On ne sait pas si le vœu des hôtesses de l’air a été exaucé. Luxair se trouve en effet dans la pire crise de son histoire. La chute libre du nombre de passagers se poursuit. Plus de 70 % sur les vols réguliers, plus de 60 % sur les vols de vacances. Près d’un an après le début d’une pandémie venue freiner net un secteur de l’aviation qui avait, comme jamais, le vent en poupe. Une sortie des turbulences est encore très éloignée. Les observateurs estiment qu’il faudra attendre 2024 pour un retour à la normale.
Au contraire d’autres concurrents, Luxair peut compter sur un solide ancrage financier. Les principaux actionnaires sont l’État (39,05 %), la Banque et Caisse d’épargne de l’État (21,81 %) et la Banque internationale à Luxembourg (13,14 %). Le gouvernement a fait le choix de miser sur un plan de maintien dans l’emploi afin de permettre à la compagnie aérienne nationale de se restructurer et de sortir renforcée de la crise actuelle. L’investissement de 50 millions d’euros doit permettre d’assurer la connectivité du Luxembourg avec l’étranger. Ce rôle accompli par Luxair n’est pas à sous-estimer.
Le personnel n’accepte cependant pas sans broncher la mise en œuvre du plan de restructuration. Il s’agit d’un des nombreux défis que doit relever le directeur général Gilles Feith, arrivé en juin dernier. Le nouveau capitaine de bord a rapidement pris les devants en diversifiant le réseau de Luxair. Cela s’est fait dans un temps record. Tant mieux pour une compagnie aérienne qui semble s’être un peu trop longtemps reposée sur ses lauriers.
Dans cet ordre d’idées, Luxair ne doit pas perdre de vue les prochains défis majeurs qui se profilent à l’horizon. Le virage écologique en fait partie. La porte vers un nouvel envol est ouverte.
David Marques