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Poils à gratter

On ne parle plus que de ça… et en se grattant en même temps. Les chenilles processionnaires du chêne ont décidé de nous embêter alors que le soleil est revenu sur le pays. Les poils de ces petites bestioles se retrouvent dans l’air et se posent délicatement sur notre peau et se faufilent dans nos habits. Conséquence : chez certains d’entre nous, ces poils urticants provoquent des petits boutons pas très esthétiques sur la peau et des démangeaisons particulièrement désagréables. Ce n’est évidemment pas que le Grand-Duché qui est touché mais aussi tous nos voisins de la Grande Région. Ainsi, ça se gratte fort du côté d’Arlon en ce moment selon nos confrères de L’Avenir. Séances gratouilles et peau constellée de petits points rouges aussi du côté de la Moselle, selon Le Républicain lorrain. Ici comme ailleurs, les pharmacies sont prises d’assaut.

La présence de ces insectes n’est pas forcément nouvelle, mais c’est leur prolifération qui inquiète. Il y a quelques semaines, certaines communes avaient décidé de traiter aux pesticides les zones où prolifèrent ces petites chenilles se baladant en groupe dans nos forêts ou nos parcs à la queue leu leu (d’où leur nom de processionnaires). L’association natur&ëmwelt avait critiqué cette décision alors que certaines de ces communes s’étaient engagées à ne plus utiliser de pesticides sur leur territoire. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de débat car… les démangeaisons sont devenues trop fortes ! Peu importe le remède, pourvu qu’il soigne les maux !

De plus en plus nombreuses, de plus en plus gênantes… ces chenilles font déjà aujourd’hui l’objet d’un plan d’action mis en place par le gouvernement avec différents partenaires. Mais il va falloir peut-être sortir l’artillerie lourde pour pouvoir limiter les désagréments de leur présence. Une présence qui augmente au fil des ans et de la hausse des températures. Car chez certains habitants, ces poils minuscules peuvent provoquer crise d’asthme, graves difficultés respiratoires, choc allergique… La liste des complications est longue, trop longue pour ne pas agir efficacement contre ces chenilles qui vont nous pourrir la vie de plus en plus. Personne n’a envie de continuer à porter un masque alors que le Covid aura disparu.

Laurent Duraisin