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Place aux hostilités

La grande rentrée de la Chambre des députés est fixée à mardi prochain. Lorsque le Premier ministre, Xavier Bettel, aura ouvert, au nom du Grand-Duc, la nouvelle session parlementaire, il restera deux années à la majorité en place pour mener à bien son projet gouvernemental. «Quel projet ?», s’écrie l’opposition, qui clame à tour de bras que cette coalition tricolore formée par le DP, le LSAP et déi gréng est arrivée au bout du rouleau. Aucune avancée majeure n’est attendue par le bloc formé par le CSV, l’ADR, déi Lénk et le Parti pirate. On plie boutique. Circulez, y a (plus) rien à voir jusqu’au scrutin de 2023.

«Faux !», s’est exclamé mercredi Georges Engel, le chef de file du camp socialiste à la Chambre des députés : «Il nous reste beaucoup de travail à accomplir et le LSAP est décidé à prêter main-forte.» Le Premier ministre devrait tenir un discours semblable lors de sa déclaration sur l’état de la Nation, programmé le jour même de la rentrée des classes au Marché-aux-herbes. Le gouvernement a tout intérêt à ne pas s’endormir sur ses (rares) lauriers en attendant la prochaine échéance électorale. Les problèmes auxquels est confronté le pays sont bien trop importants pour stopper la machine à réformes.

Dans cet ordre d’idées, il est louable que tant le LSAP que déi gréng cherchent à se repositionner au sein même de la coalition. La pression s’accentue ainsi sur le DP afin qu’il lâche du lest notamment dans le domaine de la fiscalité et dans la lutte contre la spéculation foncière. Dans le même temps, les trois partis formant la majorité depuis 2013 commencent de plus en plus à marcher sur les platebandes de leurs partenaires de coalition. Un exemple : le LSAP, qui a fait part, mercredi, de ses doutes concernant les réformes menées par le ministre libéral de l’Éducation nationale.

Les hostilités sont lancées. Il n’est pas à nier que l’émancipation des partis de la coalition prend des allures de campagne préélectorale. La tournée de Xavier Bettel à travers le pays n’est également pas anodine. Même constat pour le début des manœuvres visant à désigner les têtes de liste. La marge pour repartir du bon pied après 18 mois de pandémie est-elle encore présente ? Le pays sera fixé mardi.

David Marques