Le record du plus petit résumé des travaux du Conseil de gouvernement a été battu mercredi. Une ligne pour signaler que les ministres ont échangé au sujet des dossiers de l’actualité politique internationale et européenne. C’est d’ailleurs ce qu’ils font à chaque Conseil, à en croire le fade communiqué qui tombe toutes les semaines et dont la presse essaye de tirer quelques échos. Le Premier ministre, Xavier Bettel, n’a pas perpétué la tradition du briefing hebdomadaire qui faisait déplacer pléthore de journalistes à l’époque de son prédécesseur, Jean-Claude Juncker. Personne ne voulait rater le bon mot de celui qui commentait l’actualité nationale et internationale en fin connaisseur de la scène politique.
Par ces temps aussi chaotiques que dramatiques, il serait bon de savoir ce que pense le chef du gouvernement et ce qu’il a à dire à ceux qui manifestent sous ses fenêtres pour dénoncer le massacre des Kurdes par l’armée turque d’Erdogan. Cela pourrait être un reproche supplémentaire fait à ce gouvernement qui, décidément, fait toujours plus mystère de ses intentions.
Personne ne voit la transparence promise par ce gouvernement et les moments d’échanges avec Xavier Bettel se font rares pour les journalistes. La déclaration sur l’état de la Nation n’était pas plus éclatante qu’un de ces résumés des travaux du Conseil de gouvernement. La présentation du budget n’a pas davantage répondu aux attentes de ceux qui espéraient des annonces.
Et puis plus rien. Un de ces prochains résumés informera laconiquement qu’un projet de loi a été approuvé en Conseil sur la réforme fiscale, un autre sur le climat et avec un peu de chance, un autre encore sur le logement. Tout se fait derrière les portes closes.
Le gouvernement voulait renforcer la démocratie, avancer vers plus de transparence et de dialogue, c’était ça aussi changer le pays. Le Premier ministre, qui parle volontiers de son œuvre de modernisation, oublie une partie de sa promesse. Où est passé le désir de ce gouvernement de renforcer l’association des citoyens à la vie politique, de promouvoir la démocratie participative ?
Une question à poser au Premier ministre. Dès que l’occasion se présentera. Patience.
Geneviève Montaigu