Tous les étés, c’est le même cirque. Un numéro à vous hérisser le poil. Des humains libres partent en vacances tandis que leurs braves et fidèles compagnons se retrouvent en cage. Pour les plus «chanceux», disons. Combien finissent bien plus souvent à errer dans cette nature qui ne leur est pas familière, ou lâchés au bord d’un chemin de terre par un maître trop pressé de filer sur l’autoroute du soleil. Le coffre bien rempli, le cœur plus léger et le fardeau en moins sur le dos. Pas si grave pour les félins, qui ont au moins sept ou neuf vies, paraît-il. La prochaine sera meilleure, promis.
Cette année, les refuges français débordent de chats abandonnés, en grande majorité des bébés. La Société protectrice des animaux a sonné l’alerte puisqu’en moins de trois mois, quelque 1 450 chatons tout juste venus au monde ont été collés dans les pattes des bénévoles. «La seule explication est l’absence de stérilisation en mars et avril. Comme on n’a pas fait de captures de chats, on a donc beaucoup de portées» à la suite du confinement, selon le président de la SPA.
C’est en effet une explication, mais certainement pas une excuse. Ce ne sont pourtant pas les campagnes de sensibilisation qui manquent. Pas suffisamment percutantes, visiblement, pour frapper les esprits. Peut-être ces (in)consciences seraient-elles plus tranquilles de savoir que l’abandon d’un animal est un délit, «même s’il s’agit d’un chat». Que la peine encourue grimpe jusqu’à deux ans de prison et que l’amende peut s’envoler à 30 000 euros. De quoi donner matière à réfléchir.
Ah, au fait, ce samedi l’on célèbre la journée internationale du Chat. Pensons-y en apercevant ce matou craintif et perdu, qui laissera sûrement sa peau sous les roues d’une voiture en route pour les vacances. Même si d’aucuns pourront toujours se dire que dans une prochaine vie…
Alexandra Parachini